Somnambulisme : quels sont les risques pour la santé ?

Somnambulisme : sans gravité mais pas sans risque
En soi, le somnambulisme n’est pas problématique. Tout le monde ou presque en connaît les signes : la personne qui dort se lève et a un comportement complexe qui semble indiquer qu’il ou elle est éveillé(e) : marcher, parfois se faire à manger… Certains conduisent leur voiture. Si rien ne vient réveiller le dormeur, il retourne généralement dans sa chambre au bout d’un certain temps, et ne se souviendra de rien au matin. Contrairement à ce que l’on dit souvent, éveiller un somnambule n’est pas déconseillé, mais c’est difficile, et la personne peut être confuse pendant quelques minutes. Certains peuvent même avoir un comportement agressif.
Le premier risque du somnambulisme, c’est que le comportement de la personne peut parfois être violent ou dangereux. Dans une récente étude française qui s’est penché sur les personnes qui consultaient un laboratoire du sommeil, 57,9% des patients avaient déjà eu des gestes dangereux ou violents pendant qu’ils dormaient. Ces gestes sont parfois très mineurs, mais 10,6% des patients avaient eu besoin d’un traitement médical en conséquence, et chez 6,4% des patients, c’est le ou la partenaire qui avait dû être traité(e). La plupart du temps on parle de contusions ou plaies dues à des chocs et des chutes, mais les auteurs rapportent entre autres le cas d’un homme qui a sauté d’une fenêtre pendant un épisode de somnambulisme et a dû subir plusieurs opérations chirurgicales en conséquence.
Les conséquences santé du somnambulisme
Des études récentes ont montré que, s’il est sans danger en soi, le somnambulisme a néanmoins des conséquences sur la santé. Pour commencer, les somnambules dorment moins bien que les autres – en dehors de leur habitude de marcher en dormant, ils sont aussi plus sujets à l’insomnie. Ils sont donc plus fatigués dans la journée, ont plus tendance à somnoler, voire à s’endormir, dans des conditions où l’on pourrait s’attendre à ce qu’ils restent éveillés.
Par ailleurs, le somnambulisme semble lié à des symptômes dépressifs : 20% des somnambules en présentent, contre 7% dans la population générale. Certains travaux scientifiques indiquent aussi un possible lien entre le somnambulisme et des problèmes sévères de santé mentale, comme la dépression majeure ou les troubles obsessionnels compulsifs.
Comment protéger sa santé si l’on est somnambule ?
Il est parfois possible de limiter le nombre d’accès de somnambulisme en éliminant ou en diminuant certains comportements. Ainsi le manque de sommeil, l’activité physique le soir, et l’usage de drogue et/ou d’alcool, augmentent le risque de somnambulisme.
Par ailleurs, on peut conseiller pour les personnes souvent somnambules de modifier la maison – fermer à clé les portes qui mènent à l’extérieur, poser une barrière avant les escaliers, etc.
Si vous êtes somnambule et que vous souffrez de déprime et de fatigue en journée, n’hésitez pas à faire le point avec votre médecin traitant. Il pourra éventuellement vous orienter vers un(e) spécialiste du sommeil ou un laboratoire du sommeil.
Sources
Lopez, R. et al., Sleep, Vol 36, No 3, 2013