Soigner des coliques néphrétiques

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 7/06/2000
Maj le
5 minutes
Autre
Il n'est pas indispensable d'être hospitalisé pour traiter des coliques néphrétiques. Mais le traitement et les conseils donnés doivent alors être suivi scrupuleusement.

Certains calculs déclenchent une colique néphrétique

Les coliques néphrétiques sont des douleurs provoquées par des calculs urinaires (de " calculus " : " petit caillou ", en latin).

Ces petites pierres se forment dans le rein ou les voies urinaires qui vont du rein à la vessie (uretères).

Lorsqu'elles sont de diamètre proche de celui de l'uretère, elles peuvent se bloquer et déclencher de violentes contractions douloureuses.

Colique néphrétique : un diagnostic habituellement facile

Le plus souvent, les coliques néphrétiques surviennent chez un homme de 20 à 60 ans.
  • Dans les cas typiques, la colique néphrétique est une douleur brutale, intense, qui part à mi-dos, sous les côtes, d'un seul côté de la colonne vertébrale, et vient vers l'avant en descendant vers le pubis et les organes génitaux.
  • Les contractions des uretères se communiquent parfois à la vessie, entraînant des douleurs en urinant (dysurie), des envies fréquentes d'uriner de petites quantités (pollakiurie), parfois de manière impérieuse.
  • Elles se communiquent souvent aux organes voisins, provoquant des troubles digestifs (nausées, vomissements, constipation).
  • Enfin le malade est souvent atteint d'une agitation et d'une anxiété d'autant plus compréhensibles que la douleur apparaît et disparaît sans crier gare, et qu'aucune position ne permet de l'améliorer.
  • En principe, il n'y a pas de fièvre.

Une consultation médicale rapide est justifiée par la nécessité de lutter contre la douleur (il n'y a aucun inconvénient à prendre du paracétamol dès le début de la douleur, mais ce médicament suffit rarement).

Le médecin confirmera le diagnostic de colique néphrétique (car certaines douleurs trompeuses peuvent avoir une autre origine) et vérifiera qu'il n'existe pas de signes de complications (infection rénale par exemple).

En général, l'interrogatoire du malade et l'examen permettent au médecin de faire le diagnostic de colique néphrétique sans avoir recours à des examens complémentaires.

La colique néphrétique impose un traitement anti-douleur efficace

  • Le fait de calmer la douleur est en soi un véritable bienfait pour le malade.
  • De plus, c'est en diminuant les contractions de l'uretère qu'on peut avoir une chance que le calcul finisse par passer dans la vessie et par être évacué par les voies naturelles, ce qui évite la nécessité d'un traitement par ultrasons (lithotritie) ou par opération chirurgicale.

De manière générale, les coliques néphrétiques sont des douleurs violentes qui imposent un traitement injectable. Les médicaments recommandés (sauf contre-indication) sont d'abord les anti-inflammatoires non stéroïdiens, et si besoin la morphine ou les autres anti-douleur de la famille de la morphine. L'important est d'abord de soulager la douleur.

Des examens d'imagerie (échographie et radiographie de l'abdomen, ou parfois scanner) sont généralement demandés pour vérifier le diagnostic et surtout pour évaluer les chances d'expulsion du calcul (qui sont réelles lorsque son diamètre est inférieur à 6 mm). Ces examens ne sont pas nécessairement d'une grande urgence.

Colique néphrétique : en l'absence d'hospitalisation, suivre scrupuleusement les conseils du médecin

En l'absence de complication, chez une personne en bon état général, lorsque la douleur diminue assez rapidement avec le traitement, l'hospitalisation n'est pas forcément utile. Car toute hospitalisation fait courir des risques (notamment des risques d'infection nosocomiale).

Par contre, un suivi rapproché, avec plusieurs consultations, est la règle. Elles visent à vérifier l'élimination des calculs, qui doivent alors être analysés. En dehors de cet examen, on peut prescrire une prise de sang ou une analyse d'urine afin de vérifer l'absence d'infection urinaire.

Mais en l'absence d'hospitalisation, il est essentiel de bien suivre le traitement et de se conformer aux conseils suivants :

  • Poursuivez le traitement comme prescrit. Ne modifiez pas les doses sans avis médical.
  • Filtrez vos urines à travers un filtre à café et conservez les calculs expulsés, que vous apporterez lors de la consultation prévue.
  • Buvez peu en période de crise et beaucoup en dehors de toute douleur, en répartissant bien les prises au cours de la journée. Mangez normalement.
  • Mesurez votre température tous les matins.
  • Consultez en urgence en cas de : fièvre vérifiée à 38°C ou plus ; frissons ; vomissements ; réapparition ou modification de la douleur ; malaise ; urines rouges ; si vous n'urinez pas pendant 24 heures.

Faites faire les examens prescrits comme prévu et apportez les résultats à la consultation.

Attention, la disparition de la douleur ne signifie pas que vous soyez guéri. Il faut faire les examens et consulter comme prévu dans tous les cas.

Sources

Conversation téléphonique entre notre rédacteur en chef et Madame Henriette Chaibriant, chargée de communication de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, en date du 23 mai 2000. " Antiviral drugs " In BMA & RPSGB " British national formulary n°38 " BMA & RPSGB éd., Londres sept 1999 : 281-289. " Infection par le VIH " In " GNP- Encyclopédie pratique du médicament 2000 " Vidal éd., Paris 1999 : 878-893. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé " Atteintes cutanées et hépatiques graves avec névirapine (Viramune°) " Communiqué de presse du 18 avril 2000, consulté sur internet à l'adresse http://agmed.sante.gouv.fr/fr/htm/6/6110c.htm Delamarre J. et coll. " Dictionnaire des termes de médecine - 25e éd. " Maloine éd; Paris 1998. Kernbaum S. et coll. " Dictionnaire de médecine Flammarion " Flammarion Médecine-Sciences éd., Paris 1998. Conversation téléphonique entre notre rédacteur en chef et Madame Henriette Chaibriant, chargée de communication de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, en date du 23 mai 2000. " Antiviral drugs " In BMA & RPSGB " British national formulary n°38 " BMA & RPSGB éd., Londres sept 1999 : 281-289. " Infection par le VIH " In " GNP- Encyclopédie pratique du médicament 2000 " Vidal éd., Paris 1999 : 878-893. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé " Atteintes cutanées et hépatiques graves avec névirapine (Viramune°) " Communiqué de presse du 18 avril 2000, consulté sur internet à l'adresse http://agmed.sante.gouv.fr/fr/htm/6/6110c.htm Delamarre J. et coll. " Dictionnaire des termes de médecine - 25e éd. " Maloine éd; Paris 1998. Kernbaum S. et coll. " Dictionnaire de médecine Flammarion " Flammarion Médecine-Sciences éd., Paris 1998. Prescrire rédaction "Atteintes cutanées graves dues à la névirapine" Prescrire 2000 ; 20 (205) : 280. Prescrire rédaction " Névirapine en trithérapie anti HIV de seconde intention " Prescrire 1998 ; 18 (186) : 504-506. Prescrire rédaction "Prise en charge de l'infection par la HIV chez l'adulte" Prescrire 1999 ; 19 (201, suppl.) : 882-893.

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