Ski, la grande casse du genou !

Publié par Marion Garteiser
le 13/01/2014
Maj le
3 minutes
Autre
Autrefois, en partant aux sports d'hiver, on courait le risque de se casser une jambe. Aujourd'hui, les fractures sont devenues plus rares... mais ce sont les genoux qui trinquent !

Ski et accidents font toujours bon ménage

Précisons d'emblée que le nombre d'accidents aux sports d'hiver est en nette régression.

Dans les années 60, on recensait en moyenne une blessure grave pour 100 journées de ski. Aujourd'hui, elles sont deux fois moins nombreuses.

En cause ?

Un matériel plus sûr, des pistes mieux préparées. La plupart des gens se montrent également plus prudents qu'autrefois. Malheureusement, ces progrès sont contrebalancés par des accidents plus graves.

A l'époque des anciens skis avec des fixations à câble et des chaussures à lacets, on se fracturait classiquement le tiers inférieur du pilon tibial, c'est-à-dire la partie de la jambe juste au-dessus de la cheville. A présent, cette articulation est parfaitement protégée par les nouveaux modèles de chaussures montantes. Le tibia lui-même s'avère extrêmement bien protégé.

Les chocs se trouvent donc directement transmis au niveau du genou.

De ce fait, le nombre de fractures est en régression mais on assiste à une flambée des entorses avec parfois des lésions relativement graves, comme la rupture des ligaments croisés.

Comment blesse-t-on son genou aux sports d'hiver ?

Pour les débutants, l'accident survient classiquement lors des chutes vers l'avant.

Les skis se croisent ou s'écartent subitement. Le genou subit à la fois un étirement brutal et un mouvement de torsion, ce qui suffit à le faire "lâcher". Il arrive aussi que l'on se blesse à l'arrêt, lors d'une chute dans la file du téléski, par exemple. Il faut donc s'entraîner à tomber sur le flanc plutôt que de tenter de se réceptionner en écartant une jambe sur le côté.

Dans un tout autre registre de performances, cette pathologie touche également les très bons skieurs.

Au plus haut niveau, on ne trouve quasiment plus un champion avec les genoux d'origine. Les descendeurs arrivent même à se déchirer les ligaments croisés sans tomber. Cela se produit lorsqu'à la réception d'un saut, ils se retrouvent sur les talons et, en contractant violemment les muscles des cuisses pour se rétablir, ils arrachent ces petits haubans articulaires !

Blessures au genou : difficiles à réparer

Or, une entorse du genou n'est pas un accident bénin.

Les ligaments possèdent une faible élasticité et leur distension brutale entraîne souvent des micro-déchirures. Le problème est particulièrement complexe pour les deux gros ligaments croisés car leur position au coeur du genou ne leur permet pas de cicatriser spontanément. Il ne reste dès lors que deux solutions: laisser en état ou opérer.

Dans le premier cas, le handicap n'est pas insurmontable. On peut parfaitement vivre avec un genou un peu bancal. Même des sportifs de haut niveau parviennent à compenser cette instabilité par une bonne musculation de la jambe et des habitudes de strapping (bande autocollante de soutien).

Si l'on choisit d'intervenir chirurgicalement, il faut savoir qu'il s'agit d'une opération relativement lourde qui nécessitera des mois de rééducation, même si aujourd'hui elle peut être effectuée par endoscopie (sans ouvrir le genou). Beaucoup de skieurs ont vécu cette épreuve qui leur faisait presque regretter… la bonne vieille jambe cassée.

Sources

Haute Autorité française de Santé, Prise en charge thérapeutique des lésions méniscales et des lésions isolées du ligament croisé antérieur du genou chez l’adulte ; juin 2008

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