Sifflements, bourdonnements : pourquoi il ne faut jamais ignorer ces bruits (et comment les calmer)

Publié par Stéphane Leduc
le 10/12/2025
Une jeune femme est assise à une table de cuisine moderne, buvant une tisane et discutant joyeusemen
New Planet Media
Sifflements, bourdonnements ou grésillements : si l'acouphène est fréquent, il ne doit jamais être ignoré. Découvrez le panorama des prises en charge actuelles, allant des solutions audiologiques à la thérapie d'habituation, sans oublier l'importance capitale de la gestion du stress. Savoir quand consulter un spécialiste est la première étape pour espérer retrouver le silence.

Environ 10 % de la population adulte vit avec ces sons parasites, et pour la moitié d'entre eux, la gêne occasionnée oscille entre modérée et sévère. Qu'ils se manifestent sous forme de sifflements aigus, de bourdonnements sourds ou de cliquetis, ces bruits fantômes ne sont pas une fatalité. 

Bien que souvent bénins, ils signalent un dysfonctionnement du système auditif qu'il convient d'analyser pour en atténuer l'impact sur la vie quotidienne.

Avant d'envisager une stratégie thérapeutique, il est primordial de comprendre l'origine du trouble. L'immense majorité des cas concerne des acouphènes dits subjectifs, perçus uniquement par le patient et résultant souvent de lésions des cellules ciliées ou de la presbyacousie. 

Plus rarement, il s'agit d'un acouphène objectif, audible par un tiers et souvent lié à une cause vasculaire. Cette distinction est cruciale pour orienter le patient vers le parcours de soin adéquat.

Urgence ORL : quand faut-il consulter sans attendre ?

Bien que la plupart des sifflements soient chroniques et sans danger immédiat, certaines situations nécessitent une réaction rapide. Il est essentiel de savoir identifier les causes des acouphènes et quand une urgence ORL se justifie. 

Une consultation immédiate s'impose si le bruit persiste plus de 24 heures après un traumatisme sonore, ou s'il s'accompagne d'une perte auditive soudaine, qu'elle soit unilatérale ou non. 

De même, un son pulsatile, qui bat au rythme du cœur, ou l'apparition concomitante de vertiges et de signes neurologiques comme une paralysie faciale, doivent motiver un examen approfondi pour écarter toute pathologie sous-jacente grave.

Prothèses et bruits blancs : tromper le cerveau pour soulager l’oreille

Lorsque l'urgence est écartée, la prise en charge s'articule souvent autour de la correction auditive. En effet, plus de 80 % des patients souffrant d'acouphènes présentent également une baisse d'audition. 

L'utilisation d'une prothèse auditive pour acouphènes permet d'amplifier les sons extérieurs, ce qui vient « nourrir » le cerveau et réduire mécaniquement la perception du sifflement parasite. Cette approche, couplée à des générateurs de bruit blanc ou rose, aide le système nerveux à se détourner du signal gênant.

Pour les cas plus tenaces, un protocole plus global est souvent nécessaire. Un traitement complet des acouphènes peut alors inclure la méthode TRT ou Tinnitus Retraining Therapy. 

Développée dans les années 90, cette thérapie d'habituation vise à entraîner le cerveau pour qu'il reclassifie le son de l'acouphène comme un bruit neutre et sans importance. L'objectif n'est pas toujours le silence absolu, mais la capacité physiologique à ignorer le signal sonore.

Stress et anxiété : comment sortir du cercle vicieux sonore

Le retentissement psychologique de ce trouble est un facteur d'aggravation majeur. Le stress et l'anxiété entretiennent un cercle vicieux où la focalisation sur le bruit augmente la détresse, qui à son tour amplifie la perception sonore. La gestion du stress lié aux acouphènes par le naturel et la psychologie devient alors un pilier du traitement. 

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) aident à désamorcer les émotions négatives associées au bruit, tandis que des techniques de relaxation favorisent l'endormissement, moment où le silence ambiant rend le trouble plus prégnant.

Magnésium, Zinc, Ginkgo : les coups de pouce naturels sont-ils efficaces ?

La recherche s'intéresse également à l'influence de notre équilibre biologique sur la santé auditive. Des études explorent l'impact de certains micronutriments sur les acouphènes comme le zinc et le magnésium. 

Le magnésium pourrait offrir une protection contre le stress sonore en améliorant la circulation sanguine de l'oreille interne, tandis que le zinc et le Ginkgo biloba sont parfois évoqués pour leurs vertus supposées sur la microcirculation, bien que leur efficacité varie selon les profils. 

Ces pistes, combinées aux avancées sur la neuromodulation, offrent de nouvelles perspectives pour l'avenir.