Seuls 10% des malades d'Alzheimer sont traités !

La maladie d'Alzheimer est la 4ème cause de mortalité, juste après les maladies cardiovasculaires, les cancers et les accidents vasculaires cérébraux. Ainsi, 4% des plus de 75 ans sont touchés, 16% des plus de 85 ans et 32% des plus de 90 ans. Si actuellement le nombre de cas après 65 ans est estimé à 434.700, ce chiffre devrait approcher les 500.000 d'ici dix ans en raison du vieillissement de la population.
Prévalence en milliers de cas | ||||
Age | En 1999 | En 2010 | ||
Hommes | Femmes | Hommes | Femmes | |
65 | 7,6 | 10,4 | 7 | 9,3 |
70 | 16,3 | 32,3 | 16 | 30,4 |
75 | 15,8 | 55,5 | 16,8 | 56,6 |
80 | 21 | 48,8 | 40,6 | 92,2 |
85 | 25,1 | 90,4 | 30,4 | 108,1 |
90+ | 20,7 | 90,8 | 17 | 73,2 |
Source :P2J.F. Dartigues (INSERM 330, Université de Bordeaux-II). |
Un sous diagnostic flagrant
On estime à 100.000 le nombre de nouveaux cas chaque année, mais seulement 50% d'entre eux sont diagnostiqués, et parmi ces derniers, seuls 30% sont traités ! Au final, les patients atteints de la maladie d'Alzheimer bénéficiant d'une prise en charge appropriée ne sont que 10%. La mise en œuvre d'un diagnostic précoce devient primordiale.Le médecin joue un rôle central dans ce dépistage précoce car la mise en place de la démence qui caractérise cette affection est un processus relativement lent, de l'ordre d'une dizaine d'années. Cependant, il s'accompagne de signes caractéristiques susceptibles d'alerter le praticien, mais également le patient et son entourage: pertes de mémoire, de jugement, de raisonnement, problèmes de langage, désorientation dans le temps et l'espace, changement d'humeur et de comportement… Les personnes les plus à risque sont âgées, de sexe féminin et issues d'une famille comportant des antécédents relatifs à cette maladie. Le médecin pourra également utiliser des tests portant sur la vie quotidienne, ainsi qu'une évaluation par exemple de la capacité du patient à utiliser les moyens de transport, le téléphone, à gérer son budget, la prise de ses médicaments…
Trois longs mois d'attente avant de confirmer le diagnostic…
Le diagnostic sera ensuite validé par un spécialiste (neurologue, psychoneurologue, gériatre) ou lors d'un test de mémoire. Hélas, il n'existe en France qu'une dizaine d'hôpitaux disposant de ce type de consultation spécialisée, d'où une attente d'environ trois mois. Seulement à ce stade, un traitement symptomatique pourra être mis en place, paradoxalement, le plus précocement possible. La famille devra également être informée des effets ultérieurs éventuels de la maladie et des stratégies à mettre en œuvre. Car en effet, c'est habituellement à un proche que revient la majeure partie de la prise en charge, tant financièrement, humainement, que psychologiquement. La maladie d'Alzheimer ne figure toujours pas sur la liste des affections de longue durée de la Sécurité Sociale.