Bébé : deux erreurs diététiques à éviter

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 26/04/2005
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3 minutes
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Nombre de nourrissons ne sont pas allaités au-delà de trois mois, voire pas du tout. Leur nutrition repose donc sur le lait premier âge, puis, lorsque la diversification alimentaire débute, sur le lait de suite. Deux erreurs principales sont à éviter : remplacer trop tôt le lait de suite par du lait de vache, et débuter trop précocement la diversification alimentaire.

Diversification alimentaire : mesure et longueur de temps...

On le dit et on le répète, rien ne presse, la diversification alimentaire ne doit pas être initiée trop tôt et doit se faire progressivement, en introduisant un à un certains aliments de façon espacée dans le temps. Il ne faut jamais la débuter avant l'âge de quatre mois révolus et idéalement après l'âge de six mois.

En cas de terrain atopique familial, cette limite des six mois doit être strictement respectée.

Pourquoi ? Pour diminuer le risque d'apparition ultérieure de réactions allergiques, mais également pour prévenir des risques de carence nutritionnelle. En effet, une diversification avant l'âge de quatre mois est tout simplement inadaptée à la physiologie du nourrisson.

Ne pas introduire trop tôt le lait de vache

A défaut d'allaitement maternel, l'alimentation du nourrisson est exclusivement composée de lait premier âge de la naissance à 5 ou mieux 6 mois. Le lait de suite prend le relais durant la période de transition correspondant au début de la diversification, c'est-à-dire à l'introduction d'aliments non lactés. Il est ainsi recommandé de 5-6 mois à 9-12 mois. Et enfin de un à trois ans, on conseille le lait de croissance.

Pourquoi est-il déconseillé d'abandonner trop tôt le lait de suite ? En raison d'un risque de carences nutritionnelles. Jusqu'au second semestre, les apports nutritionnels du nourrisson sont encore entièrement assurés par le lait. Or le lait de vache est moins riche que les laits infantiles en acides essentiels, fer, vitamine B9 (acide folique) et vitamines C, D et E. Inversement, plus riche en protéines et minéraux (sodium, potassium et phosphore), il expose à des excès.

Attention à la carence en calcium

De la naissance jusqu'à l'âge de trois ans, les besoins en calcium sont de 400 à 500 mg par jour, apports satisfaits lors d'une alimentation entièrement lactée ou après la diversification, à condition de conserver au moins trois biberons par jour.

Ainsi toute consommation lactée inadéquate ou une allergie aux protéines de lait de vache présentent des risques de carence calcique.

Et à la carence en fer

Durant cette période de la vie, les apports conseillés en fer sont de 6 à 10 mg par jour. Toutefois, il faut savoir que le coefficient d'absorption du fer varie selon la source alimentaire. Le fer dit héminique, apporté par la viande, les abats et le poisson, est facilement absorbé. En revanche, le fer non-héminique, contenu dans le lait, les végétaux et les œufs, est plus difficilement absorbé par l'organisme. Dans les laits infantiles, de la vitamine C est ajoutée, connue pour augmenter l'absorption du fer héminique, ce qui les rend supérieurs aussi à ce niveau au lait de vache. Il faut savoir que dans le lait maternel, c'est la présence de lactoferrine qui rend l'absorption du fer efficace.

Et enfin, rappelons que la carence en fer engendre un risque d'anémie mais peut également entraîner un retard de croissance staturale, une plus grande prédisposition aux infections ORL et respiratoires, et un ralentissement du développement psychomoteur et intellectuel.