Quand sonne l'heure de remettre son coeur à l'ouvrage...
Habituellement, lorsqu'on a été victime d'un d'infarctus du myocarde dont l'évolution avec le traitement a été rapidement favorable, il est recommandé de ne pas trop tarder à reprendre son activité professionnelle. Souvent, l'aptitude au travail redevient ou reste très supérieure à ce que vous ou votre entourage imaginez.
Quand reprendre le travail ?
Bien sûr, le moment de la reprise varie selon chaque situation. Il dépend de l'âge, de l'état de santé général avant l'infarctus, des capacités de récupération, de l'importance de l'infarctus et de ses complications éventuelles. Dans le cas où les suites ont été simples et lorsqu'il n'existe pas de séquelles, la reprise du travail peut se faire dès la fin du premier mois, surtout si l'activité est sédentaire et intellectuelle. Lorsque l'activité nécessite d'importants efforts physiques (comme dans de nombreux métiers du bâtiment) ou lorsque la fonction impose de nombreux déplacements, la reprise sera plus tardive, vers le deuxième ou le troisième mois. Par prudence, il est alors recommandé de contrôler la tolérance de son coeur à l'effort en faisant une épreuve d'effort.
Reprendre à temps plein ou à temps réduit ?
Dans certaines situations, soit en raison de l'état de santé, soit en raison de la pénibilité de l'activité professionnelle, on peut prévoir une période d'adaptation en douceur en demandant par exemple à son employeur un travail à mi-temps ou à temps réduit. Cela permet aussi, sans mettre sa santé en péril, de vérifier que la reprise du même poste est encore possible. Si tel n'est pas le cas, il peut alors être utile, en concertation avec le médecin du travail, d'envisager une adaptation de votre poste de travail, voire en cas d'impossibilité, une reconversion professionnelle.
Faut-il faire une visite médicale avant la reprise du travail ?
En premier lieu, votre médecin traitant ou votre cardiologue apprécie avec vous la date de la fin de votre arrêt de travail. Ils peuvent auparavant vous prescrire une épreuve d'effort. Dans un second temps, si votre arrêt de travail a été supérieur à 21 jours, une visite dite de « pré-reprise » (prévue par le Code du travail) auprès de votre médecin du travail est obligatoire. A l'issue de cette consultation, le médecin du travail va décider de votre aptitude (ou non) à la reprise de votre travail ou de la nécessité éventuelle de modifier vos conditions de travail. Avant cette date, vous, votre médecin traitant ou le médecin-conseil de la Sécurité Sociale, pouvez demander un avis auprès de votre médecin du travail.
Le médecin du travail : allié ou ennemi ?
Comme tous les autres médecins, il est tenu au respect du secret médical. Pour vous aider au mieux, il a vraiment besoin de pouvoir apprécier vos capacités réelles. Dans ce sens, confiez-lui toutes les informations dont vous disposez. Avec votre accord et en concertation avec votre employeur, il va rechercher les solutions et vous faire des propositions afin que vous puissiez exercer votre activité dans les meilleures conditions possibles : aménagement de votre poste, de vos horaires de travail, etc. Si la reprise s'avère trop difficile ou si des aménagements de poste ne sont pas possibles, c'est aussi le médecin du travail qui peut vous proposer de faire une demande auprès de la COTOREP, pour être reconnu comme « travailleur handicapé ». Cette reconnaissance n'empêche en rien de travailler normalement. Elle peut au contraire vous aider à trouver des postes plus adaptés en facilitant vos démarches de transformation de poste ou de reclassement. Si le handicap reconnu est supérieur à un taux de 80%, cela permet aussi de bénéficier d'une aide financière durant les périodes d'inactivité professionnelle.