Saignement en début de grossesse : une femme sur quatre

Une femme sur 4 saigne en début de grossesse
Au cours des trois premiers mois de la grossesse, les saignements génitaux sont fréquents. On estime qu'ils atteignent une femme enceinte sur quatre. La cause la plus fréquente est la fausse couche (environ un cas sur deux), surtout si le saignement est abondant et qu'il dure plus de 6 à 7 jours. Mais ce n'est pas la seule possible.
Saignements en début de grossesse : Consulter, mais sans s'affoler
Comme au cours de tout saignement, il faut éviter de prendre de l'aspirine ou un autre anti-inflammatoire. Il est important de consulter rapidement lorsque le saignement est abondant (par exemple, si le saignement vous semble nettement plus abondant que vos règles, ou si vous devez changer de protection plus d'une fois toutes les trois heures). Et aussi lorsque le saignement s'accompagne de signes de faiblesse (tête qui tourne, coeur qui s'accélère au moindre effort, sensation de fatigue, essoufflement). Si vous ne vous sentez pas bien, évitez de conduire et faites vous accompagner.
Dans tous les cas, n'oubliez pas d'emporter votre carnet de santé. Sont également utiles les résultats d'analyses de sang ou d'urine, si vous en avez, et tout particulièrement votre carte de groupe sanguin, et le carnet de maternité destiné au suivi de la grossesse (si vous en avez un).
Prise de sang et échographie sont souvent utiles
Le médecin pratiquera un examen gynécologique. Dans certains cas, il pourra vous dire ce qui est en train de se passer et vous donner des conseils adaptés. Mais le plus souvent, il fera appel à des examens sanguins et à une échographie. La prise de sang permet notamment de vérifier si la grossesse poursuit son cours, si vous manquez de globules rouges à la suite du saignement.
En tout début de grossesse, l'échographie n'est pas utile, car lorsque le foetus est trop petit, il n'est pas visible. Par la suite, elle peut permettre de vérifier l'état du foetus, de savoir comment il va (à partir de deux mois, on peut voir battre le coeur) et de vérifier qu'il est en bonne position dans l'utérus, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de grossesse extra-utérine .
Du repos avant toute chose
Un saignement génital au cours des premiers mois de grossesse représente toujours une menace defausse couche . Les médicaments sont peu efficaces. Par contre, le repos est indispensable. Il ne s'agit pas nécessairement de rester au lit toute la journée mais surtout d'éviter les longs trajets en voiture, les efforts importants (soulever du poids, travailler bras levés), et arrêter le travail pendant quelque temps.
Lorsqu'une fausse couche est en cours, il n'y a généralement rien à faire pour l'empêcher. A ce stade, le foetus est minuscule et son expulsion passe le plus souvent inaperçue, surtout en tout début de grossesse. En fait, les "retards de règle" de quelques jours sont bien souvent un début de grossesse suivi d'une mini-fausse couche dont la femme n'a pas même conscience. Si le saignement a été peu abondant, une hospitalisation n'est pas nécessaire. Mais il est raisonnable de prendre quelques jours de repos.
Dans d'autres cas, un curetage de l'utérus peut être souhaitable, et parfois une brève hospitalisation. Lorsque le saignement a été abondant, une supplémentation en fer peut être utile pendant quelque temps (le temps de refaire les réserves en fer du corps).
Eviter tout affolement excessif
Les saignements et fausses couches de début de grossesse sont extrêmement fréquents. Il s'agit bien souvent d'un mécanisme de protection, qui aboutit au rejet de foetus anormaux qui n'auraient probablement pas pu vivre, ou pas normalement. Et avoir eu une fausse couche ne signifie nullement qu'on ne peut pas avoir d'enfant. Bien qu'il ne s'agisse jamais d'un événement agréable, il est important de tourner la page rapidement, sans lui accorder une importance et une gravité excessives.
Sources
Lansac J. et coll. " Obstétrique pour le praticien " Masson éd., Paris 1997 : 267-280. " Incidence and outcome of bleeding before the 20th week of pregnancy : prospective study from general practice " Br Méd J 1997 ; 315 : 32-34.