Sachez détecter les signes de détresse de votre enfant
Troubles normaux et troubles anormaux.
Le développement d'un enfant passe toujours par des phases plus difficiles : crises, colères, réactivité. Certains troubles peuvent correspondre à des périodes clés de l'enfance (« crise du non » vers 3 ans, troubles du sommeil entre 2 et 5 ans) ; d'autres à des événements destabilisants (naissance du cadet, entrée à l'école primaire, déménagement). En revanche, des problèmes plus graves peuvent survenir. Les comportements qu'ils déclenchent révèlent toujours un désir négatif : l'envie de vivre et le mécanisme de découverte du monde sont enrayés, si bien que la violence naturelle de l'enfant se tourne contre lui (dépression, vols, drogues, agressions). Voici une liste non exhaustive des signes qu'il faut prendre en compte : - Changement de comportement : agressivité, apparition de tics, rituels de vérification et de lavage.- Troubles anxieux : angoisses, nervosité, inhibitions, dépression (refus de jouer, isolement, mutisme). - Troubles de l'alimentation : anorexie du nourrisson, refus du sein ou du biberon, vomissements répétés, coliques.- Troubles du langage : difficultés à articuler ou à apprendre.- Manifestations psychosomatiques : pipis au lit, maux de tête, mal de ventre.- Difficultés du sommeil : endormissement, terreurs nocturnes, insomnies, somnambulisme.- Chute brutale et inexplicable des résultats scolaires.
Qui consulter ?
Mieux vaut prévenir que guérir… Il est essentiel de dépister un problème tôt plutôt que d'attendre en espérant que tout finira par rentrer dans l'ordre. Un problème enfoui peut resurgir à l'adolescence ou à l'occasion d'un événement déclencheur. La meilleure solution consiste à suivre les conseils du médecin de famille ou du pédiatre, qui saura orienter la famille et choisir un spécialiste : psychologue, psychanalyste, psychomotricien, orthophoniste. Cette démarche ne doit pas inquiéter l'enfant, ni les parents : « Aller voir un psychologue ne veut pas forcément dire entamer une thérapie », explique Gérard Poussin. Souvent quelques séances suffisent. L'enfant comprend aussi que cette visite est en relation avec ses difficultés actuelles et son comportement, et l'accepte facilement.
Comment travaillera le psychothérapeute ?
Le psychothérapeute demandera aux parents de participer activement à son travail en demandant à les voir, ensemble ou individuellement. Il ne s'intéressera pas forcément aux signes qui sont le motif de la visite, mais cherchera à reconstituer le contexte familial, les non-dits, l'histoire de l'enfant. Les séances continueront ensuite par des activités proposées à l'enfant, avec ou sans ses parents selon l'âge : jeux, dessins, ou jeux de rôles (après 6 ans). Pour les plus grands, la discussion remplacera les jeux, même si on demandera souvent à l'enfant de matérialiser l'échange qui a lieu dans le dialogue par un cadeau (dessin, gâteau..).
En savoir plus :
- Inter service parents : 5, impasse Bon-Secours 75011 PARIS tél. : 01 44 93 44 93- L'École des parents, 164, bd Voltaire, 75011 PARIS tél. : 01 44 93 24 10- Fil santé jeunes, écoute pour adolescents, anonyme et gratuit : tél. : 08 00 235 236- Parents en souffrance, René Clément, éd. Stock, 1993. - L'Enfant et le psychologue, Gérard Poussin, éd. Dunod, 1998.