Rhinite allergique : pourquoi désensibiliser ?

La rhinite se traite
Selon les pays et les tranches d'âge, la rhinite touche 10 à 40% de la population. Même si les symptômes sont bénins, ils peuvent sérieusement porter atteinte à la qualité de vie et aux performances scolaires et professionnelles. Si l'éviction de l'allergène est le plus souvent très délicate, en revanche, les traitements classiques sont efficaces (corticoïdes, antihistaminiques). Mais le traitement doit le plus souvent être suivi sur le long terme et il ne s'attaque qu'aux symptômes et non à la cause. Seule la désensibilisation permet de guérir d'une maladie allergique.
De la rhinite à l'asthme
Il est important de soigner une rhinite allergique car les symptômes peuvent s'aggraver et il existe une évolution naturelle de l'allergie respiratoire vers une polysensibilisation (sensibilisation à plusieurs allergènes). Mais aussi et surtout, la prise en charge de la rhinite allergique évite l'évolution vers un asthme. En effet, la rhinite allergique augmente le risque d'apparition de l'asthme d'un facteur 8. On retrouve un asthme chez 58% des personnes atteintes de rhinite. L'inverse est également vrai, la rhinite est présente chez plus de 78% des asthmatiques.
La désensibilisation
Le but de la désensibilisation est de rendre tolérant à l'allergène responsable des symptômes. Elle consiste à administrer cet allergène par voie sous-cutanée ou sublinguale. Cette dernière méthode qui consiste à appliquer des gouttes sous la langue est aujourd'hui la plus employée (dans 70% des cas) et elle est très bien adaptée aux enfants (à partir de 5 ans). Le traitement se déroule en deux phases. La première dure une dizaine de jours, tandis que la seconde, dite d'entretien, consiste à prendre une dose à intervalle régulier pendant au moins 3 ans ou pendant 3 saisons consécutives.
Rechercher un asthme en cas de rhinite
Bien entendu, connaissant les relations étroites entre rhinite et asthme, il est un important de rechercher un asthme chez toute personne atteinte de rhinite. Les facteurs de risque d'allergie respiratoire doivent être identifiés : antécédents personnels (ex. sensibilité alimentaire dans la petite enfance) et facteurs environnementaux (tabagisme, polluants domestiques ou extérieurs).