Révolution Internet : les nouveaux médicaments gagnent deux ans

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 23/10/2000
Maj le
3 minutes
Autre
L'Internet révolutionne les pratiques en rigueur dans tous les domaines. Le secteur Recherche et Développement (R & D) des laboratoires pharmaceutiques est largement concerné ; selon 80% des personnes interrogées, cette nouvelle technologie devrait réduire de deux ans le délai nécessaire à la mise sur le marché des nouvelles molécules.

Deux ans de gagnés !

Actuellement, avant d'être lancé sur le marché, tout nouveau médicament passe par une période de mise au point qui dure 12 ans. Bientôt, ce délai devrait être réduit de deux ans grâce à l'Internet ! Dans la guerre commerciale qui sévit entre les géants pharmaceutiques mondiaux, ce gain de temps devrait être chiffrable et très apprécié.En effet, selon une récente étude américaine, la mise sur le marché d'une nouvelle molécule coûte environ un milliard de dollars. Si 12 ans sont nécessaires à l'élaboration préalable, il faut savoir que la durée du brevet qui protège le médicament est de 20 ans. On estime donc qu'il reste moins de 8 ans de commercialisation pour que le laboratoire amortisse ses frais.En fin de brevet, la molécule, passant dans le domaine public, peut être copiée (comme c'est le cas des génériques); dès la première année on estime que les ventes chutent de 20%. Il est donc évident qu'un gain de deux ans sur la période de mise au point se répercutera en milliards supplémentaires lors de la phase de commercialisation.

Comment Internet permet-il de gagner deux ans ?

En amont, Internet donne accès aux chercheurs à une mine d'informations, par exemple à la carte du génome actuellement disponible sur le web. Selon 70% des personnes sondées, la communication entre chercheurs en est grandement facilitée. Dans le cadre des essais cliniques, la collecte et la transmission de données sont allégées. Si aujourd'hui 10% des interrogés recrutent les participants aux essais cliniques via Internet, ils sont 56% à l'envisager d'ici trois ans. Et enfin, dans le domaine réglementaire, selon 64%, les tonnes de papier nécessaires au dépôt de la demande d'Autorisation de Mise sur le Marché (l'AMM) devraient être remplacées par des dossiers électroniques.

Les craintes

La mise en ligne des informations suscite toujours de nombreuses craintes. Ils sont 82% à s'inquiéter vis à vis de la confidentialité des données concernant de nouvelles molécules. A 58%, les internautes sont préoccupés par le secret médical, alors que pour 44% les craintes sont d'ordre budgétaire et/ou de personnel. Seuls 10% s'interrogent du manque d'intérêt des membres de la R&D pour d'Internet.

En réponse, les laboratoires travaillent activement en partenariat avec des sociétés spécialisées dans l'Internet sécurisé. Toutefois, à chaque pays son rythme et les européens sont plutôt frileux face au réseau: 26% estiment que leur secteur R&D n'a pas besoin de ces nouvelles technologies. Cet état d'esprit, qui était similaire aux Etats-Unis en 1999, devrait évoluer et l'Europe pourrait rapidement rattraper son retard et pourquoi pas d'ici un an?

Sources

Le Figaro économie, lundi 9 octobre 2000.

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