Rétinopathie diabétique : les yeux sous haute surveillance toute la vie

La rétinopathie diabétique est une complication du diabète de type 1 mais aussi du diabète de type 2, au niveau de la rétine. Protéger ses yeux est essentiel pour éviter l’évolution vers la malvoyance et la cécité. Une vigilance renforcée s’impose tout au long de la vie mais tout particulièrement lors d’une grossesse, à la puberté et lors d’une amélioration rapide de la glycémie. A paraître, un Référentiel 2016 de la Société Francophone du Diabète (SFD) fait le point.
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Œil et diabète, faire le lien

Un quart à un tiers des personnes avec un diabète de type 2 ou de type 1 est concerné par la rétinopathie diabétique. C’est la première cause de cécité avant l’âge de 60 ans et une cause importante de malvoyance. Si elle n’est pas dépistée et si aucun traitement spécifique n’est mis en œuvre (comme c’est encore trop souvent le cas en France), la baisse visuelle est inéluctable et irréversible, jusqu’à perdre la vue. Celle-ci est liée soit à un œdème de la macula (zone au centre de la rétine), soit à une complication de la rétinopathie dite proliférante.

Pr Pascale Massin, ophtalmologiste et co-coordinatrice du Référentiel 2016 : « Après un examen ophtalmologique initial au moment de la découverte du diabète de type 1 ou 2, puis en l’absence d’atteinte de la rétine, le dépistage au moyen d’un fond d’œil devient annuel. Il peut être biannuel chez les diabétiques de type 2 qui ne sont pas sous insuline et aux objectifs à la fois vis-à-vis de la glycémie et de la pression artérielle. Le rythme de la surveillance sera fonction de la sévérité de l’atteinte ».

Glycémie et pression artérielle sous haute surveillance

A côté de l’ancienneté du diabète, principal déterminant de l’apparition d’une rétinopathie diabétique, deux facteurs de risque modifiables coexistent : le contrôle glycémique mais aussi tensionnel avec un objectif proche de 130/80 mmHg. Grâce à une meilleure prise en charge sur ces deux fronts, le nombre de rétinopathies a été divisé par deux en 20 ans.

Dr Sylvie Feldman-Billard, diabétologue au CHNO des Quinze-Vingts (Paris) et co-coordinatrice du Référentiel 2016 : « Chez la personne diabétique, un taux d’HbA1c (valeur qui reflète le niveau de contrôle du diabète) stabilisé proche de 7% (taux qui témoigne d’un bon contrôle de la glycémie), dès la découverte du diabète, est bénéfique à tous les stades du développement et de la progression de la rétinopathie diabétique. Bien contrôler son diabète permet même de faire régresser une rétinopathie diabétique au stade précoce : cela signifie que lorsque la rétinopathie est non-proliférante, minime à modérée, il est encore possible de revenir en arrière ! »

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Source : D’après une interview Dr Sylvie Feldman-Billard, diabétologue au Centre Hospitalier National d'Ophtalmologie (CHNO) des Quinze-Vingts (Paris) et co-coordinatrice du Référentiel SFD 2016, suite à la présentation du "Référentiel SFD 2016, pour le dépistage et la surveillance des complications oculaires du patient diabétique" au congrès de la Société francophone du diabète 2016 (Lyon ; 22-25 mars 2016) par le Pr Pascale Massin et le Dr Sylvie Fedlman.