Rectocolite, douloureuse maladie de l'intestin

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 23/06/2014
Maj le
4 minutes
young asian pretty woman suffering from indigestion
Istock
La rectocolite hémorragique fait partie des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), comme la maladie de Crohn.
On estime à 70.000 le nombre de Français atteints (autant d’hommes que de femmes).
Cette maladie auto-immune peut constituer un réel handicap dans la vie quotidienne.

Rectocolite hémorragique : une inflammation du rectum, parfois aussi du côlon

La rectocolite hémorragique (ou colite ulcéreuse) est une maladie chronique inflammatoire de l’intestin, qui touche toujours le rectum, mais qui peut aussi atteindre le côlon.

Cette maladie évolue par poussées entrecoupées de périodes de rémission.

A savoir :

Il ne faut pas confondre maladie de Crohn et rectocolite hémooragique : dans le premier cas, n’importe quel segment du tube digestif peut être touché, depuis la bouche jusqu’à l’anus.

Deux types de rectocolite hémorragique et des formes intermédiaires

On distingue deux types de rectocolite hémorragique, ainsi que des formes intermédiaires :

  • La rectocolite hémorragique distale qui touche le rectum et le côlon sigmoïde (60 % des cas de rectocolite).
  • La rectocolite hémorragique pancolique qui en plus du rectum touche la totalité du côlon (15 % des cas).

Dans 25 % des cas il s’agit d’une forme intermédiaire.

Les manifestations de la rectocolite hémorragique dépendent de l’extension de la maladie

Les symptômes sont très variables d’une personne à une autre, certaines pouvant mener une vie quasi normale, d’autres étant handicapées au quotidien :

  • Emission de sang rouge par l’anus (rectorragies).
  • Émission de glaire et de sang (rectocolites distales).
  • Selles fréquentes et urgentes.
  • Douleurs rectales.
  • Douleurs abdominales.
  • Fièvre.
  • Amaigrissement.
  • Fatigue.
  • Chez l’enfant : retard de croissance, retard de la puberté.
  • D’autres manifestations non intestinales peuvent survenir : articulaires, cutanées, oculaires, hépatiques.

Quelles sont les complications de la rectocolite hémorragique ?

  • Ulcères et rectorragies

    L’inflammation s’accompagne de la formation d’ulcères qui peuvent saigner et produire du mucus ou du pus, d’où notamment les rectorragies (émission de sang par l'anus).

  • Risque d’anémie

    En raison des saignements, pouvant nécessiter une supplémentation en fer.

  • Effets secondaires des traitements médicamenteux

    Augmentation du risque d’ostéoporose, de diabète, d’hypertension, d’infection, de cataracte, etc.

  • Cancer colorectal

    La rectocolite hémorragique augmente le risque de cancer colorectal.

  • Risque de perforation intestinale

    L’inflammation dilate le côlon avec risque de perforation.

    Il s’agit de la complication aiguë la plus grave avec risque de péritonite, heureusement rare.

Toutes ces complications potentielles justifient un suivi très régulier des patients atteints de cette maladie.

Rectocolite hémorragique : quels traitements ?

Les traitements médicamenteux

Il existe des traitements de la crise visant à faire disparaître les symptômes et des traitements de fond qui sur le long terme favorisent la cicatrisation de la muqueuse intestinale et préviennent ainsi les poussées.

Les principaux médicaments appartiennent à la famille des salicylés, prescrits en première intention en cas de poussées légères à modérées, et des corticoïdes dans les formes plus intenses. Ces deux classes médicamenteuses peuvent s’accompagner d’effets secondaires : nausées, vomissements, maux de tête pour les premiers, prise de poids, hypertension, élévation de la glycémie, voire décalcification et corticodépendance pour les seconds, d’où une durée de traitement généralement limitée à 3-4 mois.

Des immunomodulateurs sont prescrits en cas d’échec des salicylés et des corticoïdes.

Enfin, certains patients peuvent se voir proposer des anti-TNF alpha qui s’attaquent spécifiquement à des substances pro-inflammatoires.

Les antidiarrhéiques et les antispasmodiques sont quant à eux utilisés ponctuellement pour prévenir les diarrhées et soulager les douleurs abdominales.

La chirurgie

En dernière intention, une intervention chirurgicale peut être proposée permettant alors une guérison définitive et consistant en une ablation du rectum et du côlon malades :

  • Colectomie : après ablation du côlon, l’intestin est relié à la peau pour permettre l’évacuation des selles dans une poche externe (stomie).
  • Coloprotectomie : le rectum et le côlon sont ôtés, mais l’anus et les muscles du rectum sont préservés. L’iléon est relié au rectum via un réservoir interne créé pour collecter les selles.

La nutrition

Le régime alimentaire permet de corriger les éventuelles carences nutritionnelles liées aux symptômes de la maladie (diarrhées, douleurs) et à la chirurgie (mauvaise absorption des aliments). Dans tous les cas, les conseils nutritionnels doivent être personnalisés.

Pour en savoir plus sur la rectocolite hémorragique : www.infomici.fr.

Sources

Association François Aupetit, www.afa.asso.fr. Société nationale française de gastroentérologie (SNFGE), www.snfge.org.

Partager :