Quels médicaments contre l'incontinence urinaire ?

La vessie, comment ça fonctionne ?
Il est nécessaire de connaître le fonctionnement de la vessie afin de comprendre le mode d'action des médicaments contre l'incontinence urinaire.
La contraction de la vessie est sous la dépendance de récepteurs, contenus dans le muscle de la paroi vésicale. La contraction du muscle vésical (et donc la miction) se produit lorsqu'une molécule dénommée acétylcholine, libérée par des neurones, se fixe au niveau de ces récepteurs.
Chez une personne ne souffrant pas d'incontinence urinaire, la molécule acétylcholine, est libérée de façon consciente lorsque l'envie d'uriner se fait ressentir, ce qui entraîne une contraction normale de la vessie et la miction.
En revanche, chez une personne souffrant d'incontinence urinaire par impériosité, la molécule acétylcholine est libérée par le cerveau sans contrôle conscient et volontaire de la personne ce qui entraîne des fuites urinaires non contrôlées.
Les anticholinergiques : les médicaments les plus prescrits contre l'incontinence urinaire
Les anticholinergiques sont la classe médicamenteuse la plus utilisée dans le traitement de l'incontinence urinaire.
Le rôle des anticholinergiques est de bloquer les récepteurs de la vessie et donc de diminuer la possibilité de la vessie de se contracter.
Les anticholinergiques se fixent au niveau des récepteurs de la vessie et empêchent ainsi la molécule acétylcholine de provoquer des contractions fréquentes de la vessie.
La vessie se contractant moins, la fréquence et le volume des fuites urinaires diminueront mécaniquement.
Les effets secondaires les plus courants sont la constipation, la sécheresse de la bouche, les troubles de l'accommodation oculaire, les troubles gastro-intestinaux.
Certaines molécules peuvent également être responsables de troubles de la conscience. Il est à noter que la fréquence de survenue des effets secondaires n'est pas la même pour tous les anticholinergiques, en particulier en ce qui concerne la sécheresse buccale et les troubles de la conscience.
Demandez conseil à votre médecin. De nombreux anticholinergiques sont remboursés à hauteur de 35% par la sécurité sociale.
Quels sont les autres médicaments qui peuvent être prescrits contre l'incontinence urinaire par impériosité ?
Les myorelaxants
Ce type de médicament agit directement sur le muscle de la vessie grâce à son effet antispasmodique en favorisant sa relaxation.
Néanmoins, les myorelaxants sont moins efficaces que les anticholinergiques et donc moins prescrits.
Les psychotropes
Ces médicaments utilisés principalement en psychiatrie peuvent avoir une indication dans le traitement de l'incontinence urinaire.
Les antidépresseurs tricycliques
Cette classe de médicaments de la famille des antidépresseurs est prescrite depuis de nombreuses années.
Ces médicaments disposent de propriétés anticholinergiques et de ce fait sont parfois utilisés à petite dose dans le traitement de l'incontinence urinaire par impériosité.
Les anxiolytiques
Les anxiolytiques sont parfois utilisés dans le traitement de l'incontinence urinaire du fait de leurs propriétés myorelaxantes.
Ils permettent de diminuer le stress chez les patients atteints d'incontinence urinaire.
Les antidiurétiques
Les antidiurétiques ont pour but de diminuer la fréquence des mictions en réduisant les sécrétions d'urine, mais ils ne sont pratiquement plus prescrits du fait de leurs effets secondaires.
Le traitement hormonal substitutif chez la femme ménopausée
La ménopause est un facteur favorisant de l'incontinence urinaire et notamment de l'incontinence urinaire d'effort.
La baisse des hormones altère la tonicité des muscles et notamment des muscles du périnée. Ainsi, le plancher pelvien et le sphincter se trouvent affaiblis ce qui engendre un risque d'incontinence.
Le traitement hormonal substitutif associe de l'oestrogène et de la progestérone permettant d'améliorer la tonicité musculaire du plancher pelvien et de renforcer le sphincter urétral. Le traitement hormonal substitutif peut ainsi prévenir ou améliorer une incontinence urinaire chez la femme ménopausée.
Sources
Source : www.sphere-sante.com