Quelle fertilité après une grossesse extra-utérine ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 6/04/2012
Maj le
3 minutes
uterus
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Aujourd’hui, une grossesse extra-utérine remet rarement en cause la fertilité. D’ailleurs, selon les gynécologues-obstétriciens, 60% des femmes qui ont fait une grossesse extra-utérine sont à nouveau enceintes dans les deux ans qui suivent.
Alors comment préserve-t-on la fertilité après une grossesse extra-utérine ? 

La grossesse extra-utérine, c’est quoi exactement ?

On parle de grossesse extra-utérine lorsque l’œuf fécondé s’implante en dehors de l’utérus, le plus souvent dans la trompe de Fallope. L’embryon ne peut pas se développer en dehors de l’utérus et il risque d’endommager les tissus dans lesquels il est implanté, pouvant provoquer des douleurs dans le bas-ventre et des hémorragies (pertes de sang foncé) importantes susceptibles de mettre la vie de la femme enceinte en danger.

La grossesse extra-utérine est une urgence !

Elle doit donc faire l’objet d’un avortement. Selon le stade de découverte de la grossesse extra-utérine, on peut recourir à différents traitements, plus ou moins conservateurs, qui permettront le plus souvent de préserver la fertilité et donc les possibilités de mener une nouvelle grossesse.

Environ 2% des grossesses sont des grossesses extra-utérines, soit 14.000 cas par an en France.

Les grossesses extra-utérines sont imprévisibles et les causes ne sont pas toujours connues. Il existe cependant des facteurs de risque : antécédents d’endométriose, de grossesse extra-utérine, d’intervention chirurgicale au niveau des organes reproducteurs, d’infection des trompes de Fallope, de traitement médicamenteux pour stimuler l’ovulation, et le tabagisme.

Les infections sexuellement transmissibles peuvent endommager les organes reproducteurs et favoriser les grossesses extra-utérines.

Quels sont les traitements de la grossesse extra-utérine ?

Selon le stade de la grossesse extra-utérine, le traitement sera médical ou chirurgical et plus ou moins conservateur.

Le traitement médical préserve la fertilité future

Dans les formes précoces de grossesse extra-utérine, on peut envisager un traitement par méthotrexate : injectée dans la trompe, cette molécule bloque la croissance cellulaire de l’œuf et détruit les cellules existantes. Cette intervention se fait sous anesthésie générale, mais ne nécessite pas d’hospitalisation. La patiente repart le jour même, mais un suivi durant une quinzaine de jours est mis en place.

Ce traitement n’altère pas la fertilité future. Une autre grossesse peut être envisagée quelques mois plus tard.

Le traitement chirurgical, plus ou moins conservateur

Lorsque l’œuf a atteint un stade plus avancé, avec risque élevé de rupture de la trompe, l’intervention est chirurgicale. Elle se déroule par coelioscopie.

Selon l’état de la trompe affectée, elle sera conservée ou supprimée, décision qui repose aussi sur le bon état de l’autre trompe. La fertilité peut donc le plus souvent être conservée, mais pas toujours.

  • On parle ainsi de chirurgie radicale, qui consiste en l’ablation de la trompe (salpingectomie) et peut permettre une future grossesse à l’unique condition que l’autre trompe soit en bon état. Et de chirurgie conservatrice, qui repose sur la salpingotomie : la trompe est incisée afin d’évacuer l’œuf par aspiration, mais laissée en place et donc conservée.
  • Dans de rare cas, l’utérus est tellement endommagé qu’il faut procéder à une hystérectomie (ablation de l’utérus), empêchant alors définitivement toute grossesse.
On retiendra qu’une grossesse extra-utérine signifie rarement la fin de la fertilité, que la trompe ait été retirée ou non.

La majorité des femmes sont à nouveau enceintes dans les deux ans.

Sources

Desroque D. et al., J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris). 2010 Sep;39(5):395-400. Epub 2010 May 15.

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