Quel traitement en cas d’apnées du sommeil ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 10/06/2013
Maj le
4 minutes
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Le syndrome d’apnées du sommeil est très fréquent. Outre les ronflements, ce syndrome peut exposer à des complications graves. Quels sont les différents types de traitements pour mettre fin aux apnées du sommeil ?  

Le syndrome d’apnées du sommeil, c’est quoi ?

Les apnées du sommeil sont des arrêts respiratoires involontaires (durant plus d’une dizaine de secondes) qui se répètent de nombreuses fois au cours de la nuit (plus de 5 fois par heure). Ces arrêts sont suivis d’une reprise souvent bruyante de la respiration, expliquant pourquoi les personnes souffrant d’un syndrome d’apnées du sommeil sont aussi souvent des ronfleurs.

Augmentation du risque cardiovasculaire

Ces apnées perturbent le sommeil et sont à l’origine de fatigue et de somnolence diurne. Autre inconvénient du syndrome d’apnées du sommeil, il augmente le risque cardiovasculaire.

Relâchement des muscles

La cause la plus fréquente est un relâchement des muscles de la langue et de la gorge. Le diagnostic est confirmé grâce à un enregistrement polysomnographique au cours d’une nuit de sommeil dans un centre spécialisé, le plus souvent après une polygraphie respiratoire réalisée à l’hôpital ou à domicile, mesurant de nombreux paramètres, notamment musculaires et respiratoires.

Traitement de l'apnées du sommeil : d'abord revoir son hygiène de vie

De nombreux facteurs favorisent les apnées du sommeil. Ils sont explorés en première intention : perte de poids (l’obésité est le premier facteur de risque d’apnées du sommeil, car favorisant l’obstruction des voies aériennes respiratoires), arrêt de la consommation d’alcool (qui favorise le relâchement des muscles de la gorge), arrêt du tabac (en raison d’une inflammation des voies respiratoires), modification d’un traitement médicamenteux (somnifères, relaxants musculaires, anxiolytiques favorisant les apnées), prise en charge d’une allergie (pour décongestionner les voies nasales). On conseille aussi classiquement de dormir sur le côté et de surélever la tête du lit pour faciliter l’ouverture des voies respiratoires.

Et en cas d’échec, un traitement ventilatoire par pression positive continue ou une orthèse d'avancée mandibulaire pourront être proposés ou encore une chirurgie en dernière intention.

La pression positive continue : efficace mais bruyante

Le traitement de référence du syndrome d’apnées du sommeil repose sur la pression positive continue, qui consiste à insuffler de l’air par le nez pour maintenir les voies respiratoires ouvertes durant la nuit, via le port d’un masque relié à un compresseur. Très efficace, cette solution peut cependant être contraignante pour certains patients : porter un masque la nuit et s’équiper d’un compresseur lequel est parfois jugé trop bruyant.

L’orthèse mandibulaire : pour les apnées légères

Le dormeur porte une gouttière fabriquée à partir d’un moulage dentaire, qui permet de maintenir la mâchoire inférieure et la langue légèrement décalées vers l'avant pour faciliter le passage de l’air. Ce système peut entraîner chez certains patients une hypersalivation et des douleurs articulaires, parfois difficiles à supporter. Or comme pour la pression positive continue, il s’agit d’un traitement à vie. Moins efficace que la pression positive continue, l’orthèse mandibulaire s’adresse à des apnées légères ou modérées en l’absence de maladie cardiovasculaire grave associée, comme indiqué dans les nouvelles recommandations de la Haute autorité de santé.

La chirurgie : simple laser, ablation des amygdales, de la luette, chirurgie du nez...

Il existe plusieurs interventions, présentant des avantages et des inconvénients, à discuter au cas par cas avec son médecin et qui ne sont pas toutes forcément pérennes.

  • L'ablation des amygdales et des végétations : elle est surtout proposée chez l’enfant, lorsqu’elles sont volumineuses et gênent le passage de l’air.

  • La chirurgie du nez et des sinus : elle est proposée lorsque les apnées sont liées à une déviation de la cloison nasale.

  • L'ablation de la luette : cette opération consiste à enlever une partie du voile du palais qui vibre au passage de l’air. Il s’agit d’une intervention conséquente qui, comme pour l’ablation des amygdales, a des suites opératoires assez longues et douloureuses. A réserver aux cas d’apnées sévères en dernière intention, d’autant plus que son efficacité n’est que de 50% et ne règle pas le problème de l’affaissement musculaire au niveau de la gorge.

  • Le traitement par radiofréquences : on applique à l’aide d’une électrode placée, soit à la base de la langue soit sur les muscles du voile du palais, des ondes qui vont ainsi entraîner une rétraction des tissus, réduisant leur volume et rigidifiant le voile. Cette intervention qui nécessite parfois deux à trois séances, se déroule en ambulatoire sous anesthésie locale, avec reprise immédiate des activités et des suites opératoires légères de type gêne à la déglutition et gonflement de l’arrière-gorge durant une semaine. Il existe cependant un risque de récidive.

  • Le traitement par laser : plus efficace que les radiofréquences, on utilise ici la chaleur pour détruire en partie et rigidifier les tissus qui encombrent la gorge, à savoir la luette et/ou une partie du voile du palais. Là encore, l’intervention se déroule en ambulatoire, sous anesthésie locale, et les suites opératoires sont légères (mal de gorge avec douleur en avalant), avec malgré tout prescription d’antalgiques car la cicatrisation définitive est obtenue au bout d’un mois. Les complications, rares, sont d’ordre infectieux.

Le taux de satisfaction obtenu avec la radiofréquence et le laser est bon, mais la pérennité de l’intervention doit être abordée avec son chirurgien. La technique chirurgicale à employer dépend de chaque cas et le patient doit discuter au préalable des avantages et inconvénients de l’intervention qui lui est proposée.

Sources

Institut français de chirurgie du ronflement, www.institut-du-ronflement.fr

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