Psychiatre, psychologue, psychanalyste : qui consulte ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 27/11/2006
Maj le
3 minutes
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Qui consulte un psychiatre, un psychologue ou un psychanalyste ? Les résultats d'une enquête de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dressent un tableau intéressant de ce secteur d'activités de soins en santé mentale.

Santé mentale : 1,2 million de Français

Durant l'enquête menée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en 2003, 1,2 million de personnes ont consulté un psychiatre, psychologue ou un psychanalyste, soit 2% de la population en deux mois !

Une personne sur dix n'a eu recours qu'à un seul de ces professionnels de la santé mentale, mais quelque 150.000 en ont consulté deux ou trois. Le nombre moyen de consultations est proche de deux.

Globalement, 70% des consultants sont des femmes qui, dans plus de la moitié des cas, vivent seules. Sur dix personnes qui consultent, six le font en raison d'un trouble psychique dont elles ont conscience et 11% recourent à de tels professionnels de façon non programmée pour « améliorer le moral ». La détresse psychologique est donc une réalité fréquente entraînant des difficultés très importantes dans la vie quotidienne : une personne sur quatre est limitée depuis au moins six mois dans ses activités courantes pour raison de santé, contre une sur huit dans la population générale. Les consultants en santé mentale recourent aussi plus souvent à d'autres types de soins et ont une perception plus négative de leur état de santé : 40% le jugent moyen, mauvais ou très mauvais contre 22% dans la population générale.

Qui consultent les psychiatres ?

Les psychiatres accueillent la moitié des consultants en santé mentale et surtout des adultes de 30 à 59 ans. La grande majorité a conscience d'un trouble psychique (76%), d'autres consultent pour améliorer leur moral (21%) ou en raison de difficultés sociales (interruption professionnelle depuis plus de 6 mois : 24%, limitation des activités courantes : 34%).

Qui consultent les psychologues ?

Les psychologues reçoivent davantage de jeunes, soit les trois quarts des moins de 20 ans qui consultent en santé mentale (229.000 jeunes). Un sur cinq débute les consultations dès l'âge de la maternelle. À côté de la détresse psychologique, on retrouve souvent un autre trouble de santé non psychique (maladie, hospitalisation, consultation spécialisée). Les consultations pour difficultés scolaires sont aussi assez fréquentes.

Les psychologues sont également largement consultés par des adultes (234.000), principalement des femmes (deux consultants adultes sur trois), célibataires ou divorcées, de niveau scolaire supérieur à la moyenne nationale, mais ayant une vie professionnelle perturbée (chômage, arrêt de travail pour raison de santé…). Ces adultes déclarent un état de santé moyen ou mauvais et des activités courantes limitées. Ils consultent aussi plus souvent les médecins généralistes et les autres spécialistes.

Qui consultent les psychanalystes ?

Un total de 241.000 personnes ont consulté un psychanalyste durant l'étude. La définition de la psychanalyse semble cependant très large dans l'esprit du public. Par exemple, deux sur trois n'ont consulté qu'une seule fois en deux mois, malgré les rendez-vous réguliers qu'impliquent une cure psychanalytique et la psychothérapie d'inspiration psychanalytique.

Parmi les motivations, on retrouve la détresse psychologique et l'absence de vie de couple, mais très peu les problèmes professionnels. Beaucoup ont fait des études supérieures et quatre personnes sur dix déclarent un état de santé moyen.

A noter aussi que 14% des consultants ont moins de 20 ans et 5% plus de 60 ans.

On constate clairement que les consultations spécialisées en santé mentale sont fréquentes, soulignant l'importance de la détresse psychologique, particulièrement chez les femmes et chez les célibataires, mais aussi chez des enfants très jeunes.

Sources

Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), Etudes et résultats n°533, novembre 2006.

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