Préparation à l’accouchement : bien l’intégrer au suivi de grossesse

Publié par Magalie Le Bihan
le 19/08/2016
Maj le
7 minutes
pregnant woman in yoga class
Istock
Visant à anticiper et gérer au mieux les difficultés physiques, émotionnelles et psychiques, les séances de préparation à l’accouchement animées par une sage-femme ou un médecin (bien que peu de médecins le proposent), représentent un moment clé du suivi de grossesse. Mais toute femme enceinte se pose la question : quelle méthode choisir pour la préparation à l’accouchement ?

Préparation à l’accouchement : se préparer à la naissance et à la parentalité

Etre enceinte, c’est se poser plein de question au quotidien et anticiper la préparation à l’accouchement. Celui-ci représente souvent un moment redouté, ce qui ne facilite pas son bon déroulement le jour J. Ainsi, grâce aux séances de préparation à la naissance, facultatives mais vivement conseillées, vous serez préparée notamment psychologiquement à contrôler et gérer la douleur et les aléas de l’accouchement. On vous expliquera ce qui va se passer dans votre corps et autour de vous le jour J : les appareils de surveillance, les différentes étapes, les différents cas de figures comme l’utilisation des forceps, l’épisiotomie ou la césarienne. Vous pourrez aussi acquérir des techniques de détente et de respiration pour faciliter la naissance. Enfin, la préparation à l’accouchement vous permet d’exprimer vos angoisses librement et d’échanger avec d’autres femmes enceintes. Il s’agit également du moment idéal de la grossesse pour impliquer le futur papa.

Préparation à l’accouchement : quand commencer à s’informer ?

La préparation à l’accouchement se constitue de huit rendez-vous * avec une sage-femme (ou un médecin) : un entretien prénatal précoce puis sept séances de cours théoriques et/ou d’exercices plus ou moins différents selon la méthode choisie. L’entretien prénatal précoce, individuel ou en couple, permet d’identifier les besoins d’information des futurs parents, de définir les compétences parentales à développer, d’apprécier la santé globale de la femme enceinte et de définir ses attentes concernant la préparation à la naissance.

Ces huit rendez-vous sont pris en charge par la sécurité sociale dans le cadre du suivi de grossesse, mais rien n’empêche d’en faire plus, à vos frais, si vous en ressentez le besoin. Il faut impérativement que toutes les séances de préparation à l’accouchement aient eu lieu avant les 8 mois révolus. L’idéal est donc de prendre contact avec une sage-femme dès que la déclaration de grossesse est faite, soit à partir du début du 4ème mois. Ainsi, malgré les délais éventuels de certains cabinets de sage-femme, vous pourrez vous informer, discuter puis planifier votre préparation à l’accouchement de manière sereine.

Les différentes méthodes de préparation à la naissance et à la parentalité (PNP)**

Si vous attendez un bébé, surtout pour la première fois, vous vous demandez sûrement quelle est la différence entre toutes les méthodes dont vous entendez parler autour de vous.

  • Il en existe plusieurs, mais la plus connue, et la plus suivie est la préparation à l’accouchement dite « classique » ou PPO (Psychoprophylaxie Obstétricale), qui comprend en premier lieu des séances théoriques durant lesquelles on vous explique de manière détaillée ce qu’il se passe le jour de l’accouchement, comment distinguer les vraies contractions et à quel moment il faut partir pour la maternité, le processus physiologique de la naissance, puis les gestes de base pour vivre avec votre bébé après la naissance. Ensuite, des séances plus pratiques vous enseignent les exercices de respiration pour contrôler le souffle et les techniques de poussée. C’est la préparation conseillée pour toute première grossesse, plus ou moins panachée avec d’autres techniques si la femme enceinte le désire.
  • La méthode Bonapace est une des variantes de la méthode classique qui s’appuie sur les mêmes bases théoriques, mais avec pour la partie pratique une implication de futur papa plus forte : il apprendra à exercer des points de massage avec les doigts (digipuncture) qui soulageront la femme le jour J. Cette méthode vise à renforcer la complémentarité du couple et leur sentiment de parentalité, en encourageant la participation du père.
  • Il existe ensuite deux méthodes basées sur la relaxation corporelle et la visualisation d’images positives : il s’agit de la sophrologie ou de l’hypnose. Sans oublier le yoga prénatal, très bénéfique lui-aussi pour la détente et qui peut se pratiquer tout au long de la grossesse.
  • Il y a également l’haptonomie, qui se fonde sur la communication du couple avec le bébé pour qu’il se positionne et progresse correctement au moment de l’accouchement.
  • Pour les amatrices de baignade, la préparation à l’accouchement aquatique en piscine peut être intéressante. Elle permet soit de profiter d’une préparation classique dans un cadre aquatique propice à la détente et à la relaxation (balnéothérapie), soit d’être une préparation pratique cibler sur la redynamisation de la sangle abdominale et d’augmenter sa capacité respiratoire par des exercices de gymnastique prénatale, très utile le jour J. Attention ! Dans les deux cas, il ne s’agit pas du tout de préparer un accouchement dans l’eau qui reste très marginal en France, mais bien de profiter des bienfaits de l’élément pour se préparer au travail et à l’accouchement d’une manière ludique et dynamique.
  • Enfin, le chant prénatal permet de discipliner sa respiration, encore une fois dans le but de mieux gérer les contractions et la douleur le jour de l’accouchement.

Préparation à la naissance et à la parentalité : Comment choisir sa méthode ?

  • Où se renseigner ? En premier lieu, vous devrez vous informer auprès de la structure où vous êtes suivie mais également auprès des cabinets de sage-femme qui vous entourent. N’hésitez pas à prendre des informations par téléphone dans un premier temps puis programmez un entretien prénatal précoce avec une sage-femme ou plus rarement un médecin (au sein de la maternité où vous êtes inscrites, en libéral ou même dans les centres de Protection Maternelle et Infantile – PMI). Cet entretien dure en moyenne 45 minutes durant lesquelles vous poserez toutes vos questions et vous exposerez les difficultés éventuelles connues lors de votre grossesse ou de vos grossesses antérieures, vos peurs pour le jour J et vos attentes pour la préparation à l’accouchement.
  • Comment se déroulent les cours ? Le découpage des cours de préparation à l’accouchement est différent selon les cabinets, mais les sages-femmes travaillent en réseau donc sauront vous conseiller sur les techniques qu’elles ne pratiquent pas elles mêmes et vous redirigeront au besoin… Séance collective ou individuelle : vous avez le choix ! Si vous préférez une préparation à l’accouchement individuelle ou en couple, faites-le savoir à votre sage-femme, qui vous conseillera dans ce cas une méthode adaptée.
  • Comment le futur papa peut-il participer ? Si son emploi-du-temps et sa volonté permettent au futur papa une implication élevée lors des séances de préparation à l’accouchement, vous pourrez choisir la méthode Bonapace ou l’haptonomie.
  • Combien de futures mamans par séance ? Il est bon de rappeler que les femmes enceintes qui assistent aux séances ne doivent pas être plus de six dans le même cours. Dans le cas contraire, la sécurité sociale ne considère plus la séance comme une préparation à l’accouchement mais comme une information sur l’accouchement, et celle-ci ne doit ni être facturée à la sécurité sociale ni être décomptée des huit séances prises en charge.
  • Peut-on visiter la maternité ? Certaines maternités peuvent proposer dans leur formule une visite de la maternité (des salles de naissance au service d’hospitalisation). Selon l’organisation de l’établissement, cette visite pourra être éventuellement décomptée de votre forfait en étant facturée. La réalisation de tous les cours au sein de la maternité ne doit cependant pas être un préambule indispensable pour pouvoir y participer !

Si vous êtes intéressées par une autre forme de préparation à la naissance, n’hésitez pas à en informer la maternité qui ne peut pas vous imposer de vous inscrire uniquement à leur cours pour pouvoir en bénéficier.

 

Sources

D’après un entretien avec Nicolas Dutriaux, Sage-Femme libérale (Herblay) et secrétaire du Collège National des Sages-Femmes de France.

* Libre à chacun de tout faire ou de n’en faire que un ou deux 

** La PNP remplace désormais la PPO (devenue en effet plus un terme générique pour désigner la préparation « classique »). Les séances de PNP ne visent pas qu’à cibler le travail et l’accouchement mais bien à répondre aux « besoins d’information des futurs parent » définies lors de l’EPP, ainsi qu’à leur apporter « les compétences parentales » nécessaires à l’accueil de leur enfant. 

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