Les poumons souffrent des échecs répétés de l'arrêt du tabac !

Les personnes qui ont recommencé à fumer après un arrêt du tabac ont une altération de la fonction respiratoire 50 fois supérieure à celle de ceux n'ayant jamais recommencé !

Le simple bon sens pourrait permettre de laisser supposer que des arrêts répétés d'une consommation de tabac, même s'ils se sont soldés par un échec, sont néanmoins bénéfiques pour les poumons puisqu'ils représentent autant de périodes plus ou moins longues d'abstinence tabagique.

Faux ! Du moins selon les résultats d'une étude présentée lors du Congrès annuel de la très sérieuse European Respiratory Society par un pneumologue suédois, le Pr Bo Lundback. Cette étude portait sur 1 116 hommes et femmes de 35 à 65 ans, dont la fonction respiratoire était suivie durant 10 ans. Ces patients étaient répartis en trois groupes selon qu'ils étaient fumeurs ou non-fumeurs; des sous-groupes étaient également constitués avec ceux qui avaient arrêté de fumer avant l'étude et ceux qui, au contraire, avaient commencé à fumer durant l'étude.Les fumeurs ayant cessé de fumer durant plus d'une année mais qui avaient ensuite repris leur consommation tabagique avaient, durant cette étude, une baisse de leur fonction respiratoire de 5 %. Quant à ceux qui n'avaient jamais cessé de fumer, ils n'avaient qu'une baisse de 3 %. En revanche, ceux qui étaient déjà d'ex-fumeurs à l'entrée dans l'étude et le sont restés n'avaient qu'une diminution de 0,1 % de leur fonction respiratoire (soit 30 fois moins que pour ceux qui n'ont jamais interrompu leur intoxication tabagique!). Enfin, ceux qui n'ont jamais fumé ont vu leur fonction respiratoire légèrement progresser durant l'étude.

Pourquoi les échecs répétés seraient-ils presque plus nocifs que la poursuite ininterrompue de l'intoxication tabagique? Les auteurs proposent une explication qui reste à confirmer: durant leur intoxication, les fumeurs pourraient développer une forme de résistance pulmonaire (certainement très partielle) à la fumée de cigarettes. Cette résistance se perdrait lors d'un sevrage, expliquant qu'à la reprise de l'intoxication, la fonction respiratoire se dégrade plus rapidement. A l'appui de cette thèse, les auteurs avancent l'observation que ce déclin est notamment constaté durant les deux premières années suivant la reprise du tabac. Cet argument peut être utilisé pour renforcer la conviction d'un ex-fumeur à ne pas recommencer !

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Source : CFES, février 2002