Polyarthrite rhumatoïde : des traitements de plus en plus efficaces

Polyarthrite rhumatoïde, une maladie qui attaque les articulations
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui provoque des douleurs inflammatoires des articulations, le plus souvent au niveau des mains, des poignets et des pieds. Elle évolue par poussées non prévisibles et entraîne des déformations aboutissant au final à la destruction irréversible de l'articulation et à l'invalidité.
Pour ne pas en arriver là, il convient de diagnostiquer cette affection et de la traiter.
Le traitement de la douleur et de l'inflammation
Dans les années 50, les traitements étaient uniquement symptomatiques, comme la cortisone.
Ils ont l'avantage d'agir rapidement sur la douleur et l'inflammation et de calmer ainsi les poussées et les insomnies inhérentes à la douleur. En revanche, leur action est brève et ils génèrent des effets secondaires. Ils sont donc prescrits sur une courte durée et à des doses relativement faibles.
Le traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde
L'émergence des traitements de fond de la polyarthrite rhumatoïde date des années 80, avec l'arrivée du Méthotrexate.
Ce médicament de première intention, à prendre sur le long terme, agit sur le système immunitaire afin qu'il devienne plus agressif vis-à-vis des tissus malades.
Il permet ainsi d'éviter les lésions osseuses et articulaires.
Plusieurs médicaments sont souvent nécessaires
Efficace et bien toléré, ce traitement de fond est cependant parfois complété par un traitement symptomatique.
Il faut savoir qu'en tant que maladie auto-immune, la polyarthrite rhumatoïde est difficile à contrôler et l'action d'un médicament peut à tout moment être contournée par l'organisme.
C'est pourquoi la recherche doit poursuivre ses efforts afin de développer de nouvelles molécules et il faut souvent combiner plusieurs traitements pour bloquer le processus immunitaire à l'origine des lésions articulaires.
Biothérapies et polyarthrite rhumatoïde
Les biothérapies ont été mises au point en 2000.
Ce terme désigne des médicaments issus du génie génétique et qui ont la propriété d'être très ciblés contre les protéines de l'inflammation menant à la destruction des articulations, les cytokines. Les plus connues sont les anti-TNF (Tumor Necrossis factor ou facteur de nécrose tumorale).
Les biothérapies s’adressent aux personnes pour lesquelles les traitements de fond n’ont pas donné de résultat satisfaisant.
Elles sont délivrées dans un cadre hospitalier (Rémicade®, Enbrel®...) après un bilan poussé et souvent en association avec le Méthotrexate.
Les patients bénéficient d'un suivi clinique trimestriel réalisé par des rhumatologues dans le cadre d'un réseau de soins, comprenant une évaluation des douleurs et du gonflement articulaire, des examens biologiques, radiologiques, infectieux, etc.
Efficacité confirmée des biothérapies
Grâce à des prescriptions de plus en plus précoces, le risque infectieux est aujourd’hui mieux maîtrisé, l’amélioration des symptômes (douleurs, gonflements) est importante, avec souvent un arrêt de la destruction osseuse. Parmi les patients résistant au Méthotrexate, 70% constatent une amélioration avec 30 à 50% de rémission, leur offrant la possibilité de réintégrer la vie active.
Les biothérapies de demain
Or tous les malades ne répondent pas non plus aux anti-TNF. C'est pourquoi de nouvelles biothérapies sont continuellement proposées aux quelque 20 à 30% des sujets résistant aux anti-TNF. Celles-ci cherchent à s'opposer de plus en plus spécifiquement aux différentes cellules impliquées dans les processus de dégradation des articulations.
Aujourd'hui, l'avenir des malades atteints de polyarthrite rhumatoïden'est plus en fauteuil roulant. À noter que les progrès en chirurgie orthopédique ont été aussi considérables.
La prise en charge non-médicamenteuse de la polyarthrite rhumatoïde
Dans le cadre de la polyarthrite rhumatoïde, la prise en charge doit être globale et des interventions thérapeutiques non médicamenteuses doivent être systématiquement envisagées.
Elles sont complémentaires des traitements médicamenteux ou chirurgicaux et ne s’y substituent pas : rééducation, aménagement de l’environnement, éducation thérapeutique, intervention psychologique, diététique, etc.
Pour en savoir plus :
Association nationale de défense contre l'arthrite rhumatoïde (ANDAR)
Association française des polyarthritiques : www.polyarthrite.org.