Piqûre de tique : attention à la piroplasmose !

Ces tiques qui aiment nos chiens
Lorsque votre chien se promène dans des endroits broussailleux, où poussent des herbes hautes ou dans les buissons de sapins notamment, il risque bien malgré lui d'accueillir un hôte pour le moins indésirable : une tique.
Avide de sang, la tique est fréquemment rencontrée au printemps et en automne va s'empresser de mordre votre chien et de lui injecter sa salive anticoagulante.
Les chiens attrapent généralement les tiques dans les haies, les buissons, les broussailles ou l'herbe.
Les périodes les plus à risque sont :
- mars à juin
- septembre à décembre.
Certains régions sont plus à risque que d'autres :une carte d'Europe des zones infectées par les tiques est disponible ici.
Tique et piroplasmose du chien
Lorsqu'une tique s'installe sur votre chien, elle le mord tout d'abord, se fixe à lui et pompe son sang. Durant cette dernière opération, le sang du chien est en contact avec la salive de tique qui peut être gorgée d'autres parasites appelés « babesia canis » ou "piroplasmes". Ces derniers sont les agents de la piroplasmose.
Il faut environ 48 heures après la fixation de la tique pour que le parasite soit transmis au chien.
Ces piroplasmes vont alors s'empresser de pénétrer dans les globules rouges du sang du chien afin de s'y multiplier. Cette reproduction massive au sein des globules rouges va provoquer leur éclatement et ainsi libérer de nouveaux babesia dans le sang. Ces nouveaux parasites se mettent immédiatement en quête de globules rouges pour se multiplier davantage !
La piroplasmose, une urgence vétérinaire
Symptômes de la piroplasmose
Quelques jours après la contamination par le piroplasme, le chien va développer une forte fièvre avec une température avoisinant les 40 à 41°C. Il en résulte une perte d'appétit (refus de se nourrir) avec parfois des vomissements, et dans tous les cas un abattement général (grande fatigue). Les muqueuses du chien perdent aussi de leur couleur (pâleur). Les urines sont de plus en plus foncées.
Si vous notez ces symptômes et au moindre doute, courrez au plus vite chez votre vétérinaire.
Lésions du foie et des reins, maladie mortelle
La piroplasmose provoquedes lésions du foie et des reins. Il faut toujours réagir au plus vite, car passé un stade avancé, votre chien ne pourra plus être sauvé.
L'éclatement de nombreux globules rouges induit également une coloration orange à brune de l'urine ainsi qu'une anémie et qui peuvent être rapidement mortelles si le chien n'est pas traité suffisamment tôt.
Le traitement de la piroplasmose consiste en l'injection d'un médicament spécifique tuant le parasite sanguin ainsi qu'une mise sous perfusion pour soutenir les reins et le foie. Selon l’état de votre animal et l’atteinte rénale et hépatique, une hospitalisation sera peut-être nécessaire.
Avant de procéder au traitement, le vétérinaire confirme son diagnostic en observant le sang du chien au microscope : les babesia ou piroplasmes peuvent ainsi être visualisés dans les globules rouges.
Contagion ?
Le chien atteint de piroplasmose n'est pas contagieux. Ni pour ses congénères, ni pour les autres animaux, ni pour l'homme, la transmission de la maladie nécessitant expressément une morsure de tique contaminée.
Comment prévenir la piroplasmose ?
Appliquer un anti-parasitaire spécial tiques
Le moyen le plus simple de prévenir la piroplasmose est de tuer la tique avant qu'elle ne s'accroche à votre chien.
Pour cela, il existe des colliers anti-tiques (attention, à ne pas confondre avec les colliers anti-puces).
Vous pouvez aussi utiliser des pipettes anti-parasitaires. Pour cela, vérifiez en amont qu'elles soient aussi actives contre les tiques et pas seulement contre les puces. Vous déposerez le produit de la pipette directement sur la peau de l'animal, à un endroit où il ne peut pas se lécher (nuque par exemple).
Il existe aussi des pulvérisateurs spécifiques (moins pratiques quand même que les pipettes).
Ces anti-parasitaires doivent être renouvelés régulièrement et ce, même si votre chien est vacciné contre la piroplasmose (voir-ci-dessous).
Dans tous les cas, pensez à inspecter le poil de votre animal très régulièrement, et systématiquement après chaque balade dans la nature en période à risque. Vous pourrez repérer ainsi les tiques encore non fixés, courant sur votre animal (sorte de petites araignées), et les éliminer. Vous pourrez aussi détecter ceux qui sont déjà fixés (voir partie ci-dessous "comment enlever une tique").
Vacciner son chien contre la piroplasmose
Il existe un vaccin contre la piroplasmose, mais il ne protège pas à 100% et son coût est assez élevé. Néanmoins, le vaccin constitue une prévention contre la maladie et est à recommander si vous habitez une région à tiques ou si votre chien vit beaucoup en extérieur.
La première vaccination s’effectue à partir de l’âge de 6 mois (avec deux injections à un mois d’intervalle) et un rappel doit être réalisé chaque année.
Comment enlever une tique ?
Oubliez l'éther, l'alcool ou autre !
Ne cherchez pas non plus à tirer dessus pour l'arracher ni à l'écraser.
Encore moins à la brûler avec un briquet directement sur la peau de l'animal...
Le meilleur moyen pour enlever une tique est d'utiliser une pince dédiée à cette effet (tire-tique). Vous en trouverez en pharmacie. Elles permettent de "dévisser" la tique sans risque. Pour l'utiliser, il faut :
- Choisir la pince adaptée à la taille de la tique (les modèles les plus efficaces proposent plusieurs tailles de pince dans la même boite).
- La placer perpendiculairement à la peau en pinçant la base de la tique (en contact avec la peau de l'animal). La base de la tique est donc coincée entre les deux branches de la pince.
- Tourner doucement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Après quelques tours, la tique s'enlève toute seule.
- Ecraser très rapidement la tique dans un sopalin ou la brûler afin qu'elle cesse de nuire.
- Passer ensuite un antiseptique sur la peau de l'animal.
- Ne pas oublier de vous laver les mains après l'opération !