Phobie, ou la peur de la peur...

Une phobie est une peur anormale exagerée, déclenchée par la présence d'un objet ou d'une situation spécifique, lesquels ne présentant pas de caractère objectivement dangereux. Il arrive que cette peur s'intensifie et devienne chronique en dehors des situations de phobie : c'est ce que l'on appelle la peur de la peur !
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Phobie : peur, crise de panique et angoisse

Adrienne a peur des oiseaux. Elle les appelle les "volatiles". Et il s'agit d'une véritable phobie. Quand elle marche dans un endroit qu'elle ne connaît pas et qu'elle arrive sur une place, elle panique à l'idée d'avoir une crise de panique. Car elle imagine que les pigeons préfèrent les places où de vieilles dames viennent leur donner du pain ou des graines... Elle a honte de sa phobie, peur de se mettre à hurler, de partir en courant, et de se ridiculiser. Aussi, rien qu'à l'idée de se ridiculiser, elle peut sentir son cœur se mettre à battre follement et se dit : "ça y est, je commence une crise de panique..." La peur d'avoir des émotions phobiques déclenche déjà une crise d'anxiété !

Quand il s'agit des oiseaux, Adrienne possède une imagination fertile. Elle visualise des oiseaux se poser sur elle, sur sa tête ou sur ses bras, la recouvrir, la picorer, lui griffer la peau, la faire saigner, lui transmettre des maladies... Elle peut se passer un film intérieur et elle n'a même pas besoin de la présence physique d'un oiseau réel pour s'angoisser ! Non seulement Adrienne a peur de sa peur, mais à force d'avoir peur, son cerveau devient une vraie usine à fabriquer de la peur.

Contre la peur, l'évitement n'est pas une solution

Et comme elle ressent des angoisses en pensant aux oiseaux, elle évite les lieux où elle est susceptible d'en croiser. Un week-end à la campagne ? Il n'en est pas question. Au bord de la mer ? Pas tant qu'il y aura des mouettes... Et quand elle ne peut faire autrement que de sortir, elle marche sur le trottoir loin des gouttières, des fils électriques et ne passe jamais sous un arbre. Cette femme pense ainsi atténuer sa peur, mais en réalité, l'évitement la renforce. C'est comme si Adrienne se disait : "Heureusement que je ne suis pas passée sous cet arbre, j'aurais pu passer sous un oiseau perché... J'ai eu chaud". Et cet évitement lui semble raisonnable alors qu'il est aberrant pour la logique.

Et puis, Adrienne vit un phénomène bizarre, classique dans les phobies. Si elle a rendez-vous et qu'elle est un peu en retard, elle se presse, court, et son cœur bat plus vite puisqu'elle est légèrement essoufflée. Et bien, son esprit interprète les battements de son cœur comme une angoisse. Elle imagine qu'elle a peut-être aperçu un oiseau, sans s'en être rendu compte, et c'est parti, elle commence une crise d'angoisse. La phobie est tellement présente qu'elle entraîne des erreurs d'interprétation des émotions.

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