Phéromones sexuelles: des activateurs du désir ?

Publié par Dr Catherine Solano
le 25/02/2013
Maj le
4 minutes
couple romantique datant de nuit dans un pub
Istock
Les phéromones ou phérormones sont des substances chimiques émanant de notre corps, que nous envoyons dans l’air extérieur afin d’être captées par les personnes qui nous entourent pour leur envoyer un message.
Elles sont présentes chez les animaux comme chez les humains et leur rôle sexuel est particulièrement intéressant.  
Les humains soumis à des phéromones observent par exemple une augmentation du nombre de leurs relations sexuelles.

Une phéromone, c’est quoi ?

C’est une des substances sécrétées par des individus et qui, reçues par d'autres individus de la même espèce, provoquent une réaction spécifique, un comportement ou une modification biologique.

Une phéromone peut être constituée de plusieurs molécules, dans des proportions constantes dans une espèce donnée.

Il existe plusieurs sortes de phéromones, les phéromones sexuelles, mais aussi, chez les animaux, les phéromones de piste qui servent à prévenir ses semblables où se trouve la nourriture (chez les fourmis et abeilles), les phéromones d’alarme, les phéromones sociales….

D’où viennent les phéromones ?

Les phéromones sont secrétées par les individus dans la sueur (particulièrement la sueur des aisselles) et les secrétions génitales.

Pourtant, ces phéromones ne sentent rien.

Elles n’ont pas d’odeur et il ne faudrait pas les confondre avec l’odeur de transpiration ou de la zone génitale mal lavée !

Comment agissent les phéromones sexuelles ?

Nos phéromones sexuelles s’évaporent dans l’air et sont captées par les personnes qui sont proches.

Notre nez contiendrait des neurones sensoriels capables de réagir aux phéromones.

Puis, l’information remonterait au cerveau par un petit nerf, le nerf terminal ou nerf zéro, pour se connecter à des régions du cerveau contrôlant la reproduction… sans se connecter aux zones de l’odorat, d’où l’absence d’odeur perçue en présence de phéromones.

Phéromones sexuelles, quel effet sur la sexualité et la libido chez les hommes et des femmes ?

Chez les hommes utilisant une lotion à base de phéromone masculine, la fréquence des relations sexuelles augmente de 50 %.

Elle n’augmente que de 9,5 % avec une lotion sans phéromone (placebo) !

Les caresses et les baisers augmentent de 41 % avec la phéromone pour 14% avec un placebo.

Et les rencontres avec des femmes ont augmenté de 35 % avec les phéromones au lieu de 9,5 % avec une lotion placebo.

Quant aux femmes utilisant une lotion à base de phéromone, elles vivent plus d’aventures, ont plus de relations sexuelles, reçoivent plus de baisers, de caresses, que les femmes utilisant une lotion sans phéromone.

Phéromones sexuelles, elles guident nos attirances…

Les phéromones que vous produisez ne sont pas exactement les mêmes que celles d’une autre personne, même si leurs ressemblances chimiques sont importantes.

Des études ont montré que nous avons tendance à être plus attiré par les phéromones des personnes ayant des gènes proches des nôtres.

Aussi prendre des hormones de synthèse n’est pas forcément une bonne idée, puisque cela perturberait un élément peut-être essentiel dans le choix du (ou de la) partenaire !

Faut-il arrêter de se laver pour laisser agir les phéromones ?

Même si les phéromones ne se perçoivent pas en tant qu’odeurs, elles proviennent en grande partie de la sueur et de sécrétions des zones axillaires et sexuelles, zones que l’hygiène impose de laver au moins quotidiennement.

Le problème c’est qu’en nous lavant, en nous parfumant avec des gels douches odorants, des eaux de toilette et des déodorants, nous chassons aussi sans doute les phéromones accumulées sur la peau. Et c’est peut-être dommage : Napoléon n’écrivait-il pas à Joséphine : "Je serai là dans trois jours, ne vous lavez pas".

Les phéromones ont toujours été de puissants aphrodisiaques!

Alors, l’hygiène oui, mais attention à l’hyperhygiène : : certaines de femmes infligent une hygiène exagérée à leur zone sexuelle.

C’est dommage : elle ne bénéficie pas à leur vie amoureuse !

Sources

D. Field. Les nerfs de la séduction. Cerveau et psycho N°21 p 64-69. 2007. N. Gueguen, Un parfum de séduction. Cerveau et psycho N°17 2006. P 30-32. N.L McCoy, L Pitino, Pheromonal influences on sociosexual behavior in young women. Physiology and Behavior, Volume 75, Issue 3, March 2002, Pages 367–375. W. B. Cutler,  E. Friedmann, N. L. Mccoy. Pheromonal Influences on Sociosexual Behavior in Men.  Archives of Sexual Behavior 19980201, Volume 27, Issue 1, pp 1-13.

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