Peur de rougir, anxiété sociale : que faire ?

La peur de rougir en public, une source de souffrance et de handicap
La peur de rougir en public fait partie des phobies sociales : peur intense systématique d’une situation sociale par crainte d’être jugé négativement. Les répercussions peuvent être importantes dans la vie de tous les jours, allant jusqu’à la mise en place de stratégies pour éviter ces situations à risque. On parle alors de peur pathologique, c’est-à-dire que cette anxiété sociale, selon son intensité, peut être considérée comme une maladie, laquelle peut être prise en charge.
Des milliers de personnes sont concernés par la peur de rougir en public. Cette gêne, pouvant être considérée comme banale par les autres, peut devenir une obsession et une souffrance. C’est ainsi que cette peur de rougir en public peut créer un handicap réel chez la personne concernée.
Or cette phobie sociale est souvent difficile à repérer par l’entourage. Malgré tout, des rougissements importants et fréquents ont des conséquences indirectes importantes dans la vie quotidienne : repli sur soi, refus scolaire, dépression…
La peur de rougir en public est une phobie sociale qui évolue dans le temps
Lorsque la peur de rougir en public apparaît tôt dans l’enfance, elle risque de perdurer à l’âge adulte. Mais elle s’atténue ensuite souvent vers la quarantaine. En revanche, lorsque cette peur de rougir se manifeste à l’adolescence, elle ne dure généralement que quelques mois pour ensuite disparaître spontanément. Ceci dit, même en débutant à l’adolescence, elle peut aussi parfois perdurer.
Comment aider les personnes qui ont une peur obsédante de rougir en public ?
L’impact de cette phobie sur la scolarité, l’insertion professionnelle, la vie sociale et affective, peut être tellement important qu’une prise en charge est nécessaire.
Les thérapies comportementales et cognitives sont très efficaces pour contrer les phobies sociales. En groupe ou en individuel, elles ont pour objectif d’aider la personne à prendre confiance en elle. On y apprend par exemple à déplacer son attention en se fixant sur son interlocuteur et non plus sur soi-même, à se relaxer, à s’affirmer et à s’exposer graduellement aux situations craintes en affrontant le regard de l’autre notamment. On y apprend des techniques de base que l’on applique progressivement dans la vie quotidienne.
Existe-t-il des médicaments contre l’anxiété sociale ?
Aucun médicament n’empêche de rougir. Toutefois, dans certaines mises en situations prévisibles et ponctuelles, comme devoir passer un examen oral ou prendre la parole en public, l’anxiété peut être ponctuellement atténuée à l’aide de médicaments de la famille des bêtabloquants. Selon la sévérité de l’anxiété, on peut aussi donner un coup de pousse en prescrivant un traitement antidépresseur durant plusieurs mois, mais avec un risque de rechute à l’arrêt. D’où l’intérêt de toujours mettre en place parallèlement une thérapie comportementale et cognitive.
Sources
Christophe André, Patrick Légeron et Jean-Pierre Lépine, « La peur des autres - trac, timidité et phobie sociale », éditions Odile Jacob.