Petits bourrelets ? Le laser endohypodermique est une arme supplémentaire

Quel est le principe du laser endohypodermique ?
Dr Catherine de Goursac : L'emploi du laser est récent en France mais il est utilisé depuis une dizaine d'années à l'étranger. Endohypodermique signifie que l'on va intervenir directement sur la graisse. On réalise une incision très fine (1mm de diamètre) afin d'injecter un liquide anesthésiant, d'une part, et ensuite d'introduire d'autre part une aiguille dans laquelle passe une fibre optique, le laser. Ce dernier va injecter des photons lesquels vont détruire directement la paroi des cellules graisseuses (adipocytes). Leur contenu lipidique se déverse et est ensuite naturellement éliminé par les macrophages, des cellules sanguines spécialisées dans l'élimination des cellules endommagées.
Quels sont les intérêts du laser endohypodermique ?
Dr Catherine de Goursac : Ce laser endohypodermique ne permet pas de traiter de grandes surfaces, comme la culotte de cheval ou l'abdomen. Il ne s'adresse qu'à de petites localisations.En plus d'éclater les cellules graisseuses, le fait qu'il coagule les petits vaisseaux environnants est un atout car grâce à ce mode d'action, le laser ne provoque pas d'hématomes, pas de bleus, comme c'est le cas avec les trois grands traitements actuels contre la cellulite : la lipoaspiration, l'injection de solution hypo-osmolaire et la mésothérapie ou injection de phosphatidylcholine. Le laser provoque aussi une certaine rétractation cutanée, d'où une peau de meilleure qualité après l'intervention.L'intérêt de ce laser vient également du fait qu'il se réalise en ambulatoire, c'est-à-dire qu'il ne requiert pas une intervention au bloc opératoire et nécessite une simple anesthésie locale. En revanche, les résultats ne sont pas visibles tout de suite justement en raison des injections de produits anesthésiants qui provoquent un gonflement de la zone traitée. On obtient un premier résultat au bout de 5-6 jours, mais le vrai résultat n'est constaté qu'après 2 ou 3 mois. Il faut savoir qu'une seule séance de laser est suffisante.
Quels sont les effets indésirables du laser ?
Dr Catherine de Goursac : À l'issue d'une séance, la personne se sent un peu nauséeuse, elle n'a pas très faim, comme si elle avait fait un repas trop riche en graisses. Cet état qui dure environ 2 jours s'explique par le fait que les graisses stockées dans les adipocytes ont été relarguées. Mais selon les études disponibles, le laser ne s'accompagne pas d'une augmentation importante de la graisse dans le sang. Cette technique n'est donc pas dangereuse et le foie digère assez vite les graisses libérées puisque l'on n'observe pas d'augmentation des enzymes hépatiques.Je souligne aussi que le laser n'entraîne pas de lésions vasculaires, mais coagule les petits vaisseaux, il n'a pas d'effet sur la peau, ni sur le muscle.
Quelles sont les zones concernées ?
Dr Catherine de Goursac : Le laser endohypodermique est très intéressant sur le visage, le cou et le double menton, soit sur des zones inaccessibles à la liposuccion parce que cette technique provoque un relâchement cutané et que l'on doit ensuite faire un lifting. Avec le laser, la peau va inversement se rétracter. Le laser s'adresse aussi à la face interne des bras, aux poignées d'amour, à la banane sous fessière, à la face interne des genoux, aux zones situées autour du soutien-gorge et à la partie supérieure de l'abdomen (au-dessous du nombril) peu accessible à la lipoaspiration mais à condition que la zone soit de petite taille. Pour l'instant, deux lasers sont employés de manière courante en France pour cette indication. Le frein semble davantage financier (de l'ordre de 1.000 pour le laser contre 90 la séance pour la phosphatidylcholine, soit 450 les 5 séances) mais le recours à cette technique se fait vraiment au cas par cas et selon les préférences des patients (oedèmes, anesthésie locale, nombre de séances, etc.). Pour en savoir plus, s'adresser à l'Association française des médecins esthéticiens (AFME ; www.afme.org) ou taper dans un moteur de recherche le mot "smartlipo ». * Le Dr Catherine de Goursac exerce la médecine esthétique depuis plus de vingt ans. Elle est membre de la Société française de médecine esthétique, membre du conseil d'administration de l'Association française des médecins esthéticiens (AFME) et secrétaire de l'Association française d'anti-aging (www.fsaam.com). "La médecine anti-âge", Dr Catherine de Goursac, éditions Ellébore.