Papillomavirus et cancer du col de l’utérus : la vaccination doit se poursuivre

La polémique relancée autour du Gardasil®, le vaccin contre le cancer du col de l’utérus ne doit pas faire stopper la vaccination contre les papillomavirus.Ce vaccin protège du cancer du col de l’utérus, maladie qui tue encore chaque année dans notre pays plus de 1.000 femmes.
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1.000 Françaises décèdent chaque année du cancer du col de l’utérus

Le cancer du col de l’utérus est bien réel pour les 3.000 nouvelles femmes diagnostiquées chaque année. 1.000 d’entre elles en décèdent, les autres pouvant souffrir de séquelles graves (infertilité, lésions, ablation de l’utérus, parfois aussi de la vessie ou du rectum).

Il n’y a pas plus de maladies auto-immunes chez les femmes vaccinées que chez les non-vaccinées

Dès sa mise sur le marché en 2007, les ligues anti-vaccinales ont dénoncé ce vaccin (il existe actuellement deux vaccins : le Gardasil® et le Cervarix®) : manque de recul, manque de preuves d’efficacité, effets secondaires, etc. Aujourd’hui, la polémique repart de plus belle avec une plainte déposée par une jeune femme souffrant d’une affection du système nerveux central, dont les premiers symptômes coïncideraient avec sa première dose du vaccin Gardasil®.

À noter qu’à ce jour, soit trois ans après, le diagnostic n’est pas posé. Selon son avocat maître Jean-Christophe Coubris, il pourrait s’agir d’une sclérose en plaques (SEP) ou bien d’une encéphalomyélite.

À noter également que cette plainte contre le laboratoire Sanofi Pasteur MSD et l’Agence nationale de sécurité sanitaire du médicament (Ansm), fait suite à la décision administrative de la commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CRCI) de Bordeaux dont les experts ont évalué l’imputabilité de la vaccination à 50 %. Toujours est-il que maintenant, de nouvelles plaintes de ce type sont à craindre.

Pourtant, il n’existe à ce jour aucun argument scientifique en faveur de l’incrimination du vaccin contre les papillomavirus comme facteur causal des pathologies inflammatoires démyélinisantes du système nerveux central.

Selon le rapport du HCSP de 2011, on s’attend à :

  • 2 à 4 cas toute gravité confondue pour 10.000 doses vaccinales,
  • 7 à 8 cas graves pour 100.000 doses,
  • 14 cas pour 100.000 de maladies auto-immunes,

soit un taux inférieur à celui de la population générale. Autrement dit, il n’y a pas plus de maladies auto-immunes qui se déclarent chez les femmes vaccinées que chez les non-vaccinées.

Selon l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) qui s’alarme de la faible couverture vaccinale générale en France, 136 millions de doses de vaccin contre le cancer du col de l’utérus ont été délivrées depuis 2006 dans le monde. Or le lien de causalité entre le vaccin et les quelques cas de maladies auto-immunes (démyélinisations aiguës centrales, arthrites, thrombopénies) signalés dans les suites de la vaccination n’a pas pu être déterminé scientifiquement.

Souhaitons que cette polémique ne conduise pas aux mêmes conséquences que celle ayant porté sur le vaccin contre l’hépatite B à la fin des années 90.

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