Ostéoporose et Densitométrie osseuse : Le guide factuel pour comprendre le diagnostic
L’ostéoporose progresse sans symptôme apparent, affaiblissant la structure interne des os jusqu’à un point de rupture. Cette pathologie se caractérise par une diminution de la masse osseuse et une détérioration de sa microarchitecture, rendant le squelette vulnérable. Le danger réside dans son caractère discret : bien souvent, c’est une fracture survenue après un choc minime, comme une simple chute de sa hauteur, qui révèle la maladie. Comprendre les seuils de fragilité est donc la première étape pour une prise en charge précoce et efficace.
Qu'est-ce que l'ostéoporose et l'ostéopénie ?
La solidité de notre squelette est mesurée par la densité minérale osseuse (DMO), évaluée grâce à un indicateur appelé T-score. Selon les critères de l'Organisation Mondiale de la Santé, une DMO est considérée comme normale lorsque le T-score est supérieur à -1. Lorsque ce chiffre se situe entre -1 et -2,5, on parle d’ostéopénie. Il s’agit d’une perte osseuse modérée, un stade intermédiaire qui signale déjà une fragilité accrue. La définition de l'ostéopénie par ce T-score ne doit pas être négligée, car un risque de fracture existe déjà. L’ostéoporose est quant à elle avérée lorsque le T-score est inférieur ou égal à -2,5. Bien que le risque individuel de fracture soit plus élevé en cas d'ostéoporose, la majorité des fractures de fragilité surviennent chez les personnes atteintes d'ostéopénie, simplement parce qu'elles sont beaucoup plus nombreuses.
Comment se déroule une densitométrie osseuse ?
L'examen de référence pour mesurer la DMO est l'ostéodensitométrie, également connue sous le nom de DEXA (Dual-energy X-ray absorptiometry). Cette technique d'imagerie médicale utilise des rayons X de très faible intensité, bien moins irradiante qu'une radiographie pulmonaire classique. Le déroulement de l'examen DEXA est simple et totalement indolore. Pratiqué dans un service de radiologie, il ne dure qu’une quinzaine de minutes. Le patient s'allonge sur une table d'examen pendant qu'un bras articulé balaye lentement les zones ciblées, généralement le rachis lombaire et l'extrémité supérieure du fémur, deux sites particulièrement révélateurs de la santé osseuse globale. Cet outil est si précis qu'il est aussi utilisé pour analyser la composition corporelle complète, notamment chez les sportifs de haut niveau.
Quand faut-il envisager cet examen ?
Savoir quand consulter pour un diagnostic d'ostéoporose est primordial pour prévenir les fractures. La prescription d'une densitométrie osseuse est justifiée par la présence de certains facteurs de risque bien identifiés par les autorités de santé. Parmi eux figurent un antécédent de fracture sans traumatisme majeur, un indice de masse corporelle inférieur à 19, une ménopause survenue avant 40 ans, ou encore un traitement prolongé par corticoïdes. Un historique familial de fracture du col du fémur chez un parent direct est également un signal d'alerte important. Chez la femme ménopausée, un premier dépistage est souvent indiqué en présence d’un de ces facteurs, et un examen plus systématique est parfois recommandé après 65 ans.
L'interprétation du T-score issu de la densitométrie osseuse est l'étape suivante. Ce score compare la densité osseuse du patient à celle d'un adulte jeune au capital osseux maximal. Il permet d'évaluer le risque fracturaire et d'orienter la stratégie thérapeutique. Lorsque le T-score est très bas et qu'une ou plusieurs fractures sont déjà survenues, on parle d'ostéoporose sévère. Cependant, le diagnostic ne s'arrête pas à ce chiffre. Il est essentiel de rechercher les causes secondaires de l'ostéoporose via un bilan biologique complet, car environ 10 à 20 % des cas sont liés à une autre pathologie sous-jacente, comme un trouble hormonal, une carence sévère en vitamine D ou une maladie rénale.