Dépistage du cancer colorectal : le guide complet du test immunologique (50-74 ans)
Avec plus de 47 000 nouveaux cas chaque année, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent et le deuxième plus meurtrier en France. Face à cet enjeu de santé publique, la détection précoce est la meilleure stratégie. Malgré la simplicité et la gratuité du dispositif, le taux de participation au dépistage du cancer colorectal en France peine à dépasser les 30 %, un chiffre bien inférieur à l'objectif européen de 45 % nécessaire pour garantir l'efficacité du programme. Cette mobilisation insuffisante prive de nombreuses personnes d'une chance de diagnostic précoce, alors que le temps est un allié précieux.
Qui doit réaliser ce test et à quelle fréquence ?
Le programme de dépistage organisé s’adresse à une population bien définie : les hommes et les femmes âgés de 50 à 74 ans considérés à risque moyen. Cela inclut les personnes sans symptômes apparentés à la maladie et sans antécédents personnels ou familiaux de cancer colorectal, de polypes, ou de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin. Pour cette population, il est recommandé de réaliser un test tous les deux ans. Si vous présentez des facteurs de risque plus élevés, comme des antécédents familiaux, une discussion avec votre médecin est nécessaire pour définir une surveillance personnalisée, qui peut inclure une coloscopie à un rythme plus soutenu. Le dépistage du cancer colorectal pour les 50-74 ans à risque moyen repose donc sur ce test régulier.
Comment obtenir le test et en quoi consiste-t-il ?
Le test immunologique a remplacé l'ancien test au Gaïac, offrant une performance et une sensibilité accrues. Son principe est de rechercher la présence de sang invisible à l'œil nu dans les selles, un signe potentiel de la présence de polypes ou d’une tumeur. Dans plus de 80 % des cas, un cancer colorectal se développe lentement à partir d'un polype bénin, une tumeur qui met entre 5 et 10 ans à devenir maligne. Le test permet donc d'agir bien avant que le cancer ne se déclare. Obtenir le kit de dépistage colorectal est simple et ne nécessite pas d’ordonnance. Vous pouvez le recevoir après invitation par courrier, le demander à votre médecin, ou le retirer directement en pharmacie. Il est également possible de le commander en ligne. Ce test immunologique des selles est gratuit en France et se réalise facilement à domicile grâce à un prélèvement unique, à renvoyer ensuite au laboratoire d'analyse via l'enveloppe préaffranchie fournie.
Que se passe-t-il après le résultat du test ?
Une fois l’échantillon analysé, les résultats vous sont communiqués, ainsi qu'à votre médecin. Dans 96 % des cas, le test est négatif, signifiant qu'aucune trace de sang n'a été détectée. Il n'y a alors pas lieu de s'inquiéter, mais il faudra renouveler le test deux ans plus tard. Dans environ 4 % des cas, le résultat est positif. Il est essentiel de comprendre que cela ne signifie pas que vous avez un cancer. Cela indique seulement la présence de sang dans les selles, dont l'origine doit être identifiée. Votre médecin vous orientera alors vers un gastro-entérologue pour réaliser une coloscopie après ce test positif. Cet examen permet d'explorer la paroi interne du côlon pour en déterminer la cause. Dans 30 à 40 % des cas, la coloscopie révèle des polypes qui peuvent être retirés pendant l'intervention, agissant ainsi directement sur la prévention du cancer du côlon. Dans seulement 8 % des cas, un cancer est diagnostiqué, le plus souvent à un stade très précoce, ce qui maximise les chances de guérison.