Obésité : traiter en premier lieu les troubles compulsifs alimentaires

Avant de prendre en charge une personne en surpoids, il est impératif de traiter en premier lieu ses troubles alimentaires compulsifs. Pour les maîtriser durablement, le patient doit réapprendre à percevoir les signaux interne de faim et de satiété. Trois types de troubles compulsifs sont présents chez les obèses : la boulimie, le syndrome d'alimentation nocturne (avec oubli total le lendemain) et le grignotage (sur un mode mécanique).
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La boulimie est le trouble le plus fréquent chez l'obèse et il est essentiel d'en faire le diagnostic avant d'entreprendre un traitement. Le patient avale une quantité de nourriture bien supérieure à ses besoins avec le sentiment de ne pouvoir maîtriser son comportement. C'est souvent cette absence de contrôle qui l'amène à consulter, sans être pour autant l'apanage des personnes en surpoids.

En effet, les sujets boulimiques avalent rapidement de grandes quantités d'aliments, souvent en cachette, jusqu'à une sensation gastrique douloureuse. Se sentant ensuite honteux et coupables, certains, par obsession pondérale, maîtrisent leur poids par des vomissements, avec des laxatifs ou une activité physique intense. Ils ont donc un poids proche de la normale. Inversement, ceux qui ne le contrôlent pas, présentent un surpoids, voire une obésité. Ainsi, la boulimie atteint 2% de la population générale et 10% des obèses. Parmi les obèses qui consultent, ils sont 30 à 50% à présenter ce trouble compulsif alimentaire.

Une restriction calorique erronée

Tous ces patients pratiquent ce que l'on appelle la « restriction cognitive ». C'est-à-dire qu'ils ne respectent pas les signaux internes (la sensation de faim amène à manger, puis la prise d'aliments calme la faim et s'arrête lorsque survient la satiété), mais régulent leur alimentation selon des critères externes.

Ainsi, sans tenir compte de la faim, certains aliments sont engloutis. Il s'agit généralement de nourriture « taboue », sélectionnée en fonction d'une croyance erronée sur leur pouvoir calorique : chocolat, charcuterie, plats en sauce, etc. Les boulimiques se restreignent donc tout au long de la journée, puis craquent brusquement et transgressent ces aliments « diabolisés ». Il faut savoir que le développement des régimes et leur banalisation entraînent une bonne partie de la population à pratiquer cette « restriction cognitive », favorisant ainsi l'apparition de ces troubles compulsifs.

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Source : Journée de Thérapeutique et de nutrition, Bordeaux, Communication du Dr Apfeldoffer, avril 2001.