Nouvelle enquête sur les ados et l'alcool

Menée auprès d´un échantillon représentatif de 1.000 garçons et filles âgés de 13 à 20 ans, cette enquête montre que le nombre de consommateurs d´alcool a diminué depuis 1996, année de la précédente étude. Tandis que 13% des sondés affirment ne jamais avoir bu d´alcool, 21% sont des consommateurs dits fréquents (10 verres d´alcool ou plus par mois).
Une disparité filles/garçons
L'évolution de la consommation d'alcool diffère entre les filles et les garçons. A l´âge de 13-14 ans, les filles disent consommer 2,9 verres par mois, contre 1,4 verre chez les garçons. Dès 15 ans, la tendance s´inverse : quand les filles consomment 5,2 verres d´alcool par mois, les garçons en sont à 10,5 verres. A 20 ans, l´écart entre les deux sexes s´amplifie puisque les filles boivent en moyenne 15 verres et les garçons 50,4 verres.
Une consommation plus souvent occasionnelle
A 20 ans, les filles sont à 51% des consommatrices d´alcool occasionnelles (entre 1 verre et 10 verres d´alcool par mois) et à 25% des consommatrices fréquentes. De leur côté, les garçons sont à 61% des consommateurs fréquents et à 30% des consommateurs occasionnels.
Le rôle de l'environnement
Cette enquête met également en évidence les environnements dans lesquels les jeunes consomment de l'alcool. A 13-14 ans, les adolescents consomment essentiellement du champagne et du vin en famille. Mais à partir de 17 ans, leur consommation s´oriente vers la bière et les spiritueux partagés entre amis. Enfin, l´âge de la première ivresse est de quinze ans et demi pour les garçons et de seize ans et demi pour les filles.
Les facteurs associés à la consommation d'alcool sont également différents selon le sexe. En ce qui concerne les garçons, il semble que le fait de ne pas parler de ses problèmes personnels en famille, le fait que le père de famille ait suivi des études supérieures – ce qui suppose pour l´Ireb une vie sociale augmentant les occasions de consommer de l´alcool – ou encore la pratique du sport – en raison des troisièmes mi-temps -, sont autant de facteurs de risques. Du côté des filles, « les facteurs de risque d´une consommation fréquente sont plutôt d´ordre psycho-environnemental », ce qui comprend notamment avoir déjà eu envie de se suicider.
En revanche, pour les garçons comme les filles, avoir des parents divorcés constitue une protection contre la consommation d´alcool. Marie Choquet, qui a travaillé sur cette étude, suppose que c´est parce que la plupart des enfants de divorcés vivent avec leur mère qu´ils sont moins enclins à boire. Quoi qu'il en soit, pour les deux sexes, la consommation d´alcool apparaît comme festive et ne rime pas avec la solitude : ce n´est pas seuls qu´ils boivent, mais entourés de leurs amis ou de leur famille.