Blanchiment des dents : mise en garde contre les dérives

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 8/12/2011
Maj le
3 minutes
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Le blanchiment des dents, tel qu’il est réalisé par les chirurgiens-dentistes dans les cabinets dentaires, ne présente aucun risque. En revanche, de plus en plus de personnes recourent à cette pratique esthétique du blanchiment des dents, à leur domicile, avec des produits souvent achetés sur Internet, ou dans des « bars à sourire ». Or selon les autorités, ces dernières pratiques sont potentiellement risquées pour la santé.

Le blanchiment des dents repose sur le peroxyde d’hydrogène

Selon l’Agence de sécurité sanitaire, le blanchiment des dents « est susceptible d’exposer les consommateurs à des risques pour leur santé, surtout si le traitement est renouvelé fréquemment et si les produits utilisés contiennent ou libèrent du peroxyde d’hydrogène (ou eau oxygénée) à une teneur supérieure à la concentration maximale autorisée par la réglementation, soit 0,1% ».

Rappelons que la plupart des produits de blanchiment sont à base de peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée). Qu’il s’agisse de peroxyde d’hydrogène, de peroxyde de carbamide ou de perborate de sodium (le perborate de sodium est un produit reconnu toxique), le principe actif est le même : « ces produits contiennent ou libèrent du peroxyde d’hydrogène qui a un fort pouvoir oxydant et permet de décolorer la substance colorante ». À forte dose et en cas d’usage répété, les risques sont les suivants : hypersensibilité des dents, altération de l’émail avec usure prématurée et fragilisation de la dent, et irritation des muqueuses. Par ailleurs, l’altération de l’état de surface de l’émail dentaire peut faciliter la fixation des pigments et donc favoriser une recoloration plus rapide des dents. En bref, les produits de blanchiment des dents sont loin d’être anodins, d’où la réglementation imposant une concentration inférieure à 0,1% pour les produits destinés au grand public et une stricte restriction de vente aux seuls chirurgiens-dentistes pour ceux dont la concentration est comprise entre 0,1 et 6%.

Or il semblerait que le perborate de sodium (produit toxique) utilisé dans les « bars à sourire » est activé avec un autre produit (dont la composition reste mystérieuse) de sorte que la libération de peroxyde d’hydrogène est potentialisée, augmentant ainsi la performance du blanchiment, mais aussi la toxicité...

Lutte contre les dérives de la pratique du blanchiment des dents

Les autorités contrôlent activement la conformité des produits vendus pour le blanchiment des dents et les prestations proposées par les établissements. Parallèlement, il est demandé aux consommateurs de veiller eux-mêmes, pour leur sécurité, à ce que les protocoles et la concentration des produits soient conformes, qu’il s’agisse d’un blanchiment à domicile ou chez un commerçant.

Que retenir en pratique sur le blanchiment des dents ?

En pratique, le blanchiment des dents, pourquoi pas, mais dans un cabinet dentaire, de sorte qu’il ne soit réalisé qu’après un examen buccodentaire attentif par un professionnel afin d’écarter tout risque. Le passage chez le chirurgien-dentiste permet également de répondre à la dernière recommandation des autorités, de ne pas renouveler l’acte de blanchiment trop fréquemment. Car le blanchiment express effectué dans les « bars à sourire » par exemple, réalisé avec des produits peu concentrés, donne un effet de courte durée incitant à renouveler régulièrement la procédure !

Pour en savoir plus sur la pratique de blanchiment des dents, les risques et les contre-indications : http://www.sante.gouv.fr/blanchiment-dentaire.html

Sources

Communiqué de presse du Ministère de la Santé, de l’Afssaps et de la DGCCRS, 5 décembre 2011.

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