Une hormone, à quoi ça sert ?

Une hormone, qu’est-ce que c’est ?
Hormone (du grec hormân, exciter) = « substance sécrétée par une glande endocrine, libérée dans la circulation sanguine et destinée à agir de manière spécifique sur un ou plusieurs organes cibles afin d’en modifier le fonctionnement » (source le Larousse). Une concentration minime de ces messagers chimiques suffit à déclencher une réaction de l’organisme. Thyroïde, hypophyse, ovaires, testicules... libèrent ces médiateurs dans la circulation sanguine pour agir à distance sur certaines fonctions de l’organisme comme la croissance, le développement cérébral ou la reproduction.
« Sans ces hormones, on ne peut pas vivre », prévient le docteur Valérie Foussier, endocrinologue.
L’adrénaline, l’hormone du stress
On l’a vu, les hormones sont transportées par le « taxi » sang. Elles arrivent sur les organes cibles, et y accèdent grâce à des récepteurs. Ces récepteurs, c’est un peu la clé qui va permettre d’ouvrir la serrure.
Ultra réactives, les hormones permettent à l’organisme de s’adapter aux besoins du moment. Vous vous apprêtez à faire le grand saut, du haut d’un avion, parachute sur le dos pour vous éviter de vous écraser 4 000 mètres plus bas ? En safari photo, un lion vient rôder près de votre voiture ? Aussitôt, l’adrénaline est libérée. Votre rythme cardiaque s’accélère, vos pupilles se dilatent pour affûter votre vigilance, bref, votre corps mobilise toutes ses ressources pour mieux affronter le danger.
La mélatonine, une hormone somnifère naturel
Une fois les derniers rayons du soleil évaporés, la glande pinéale libère de la mélatonine. C’est elle qui met notre corps en mode sommeil. Sa version synthétique est d’ailleurs utilisée pour lutter contre l’insomnie et les effets du décalage horaire.
Autres hormones célèbres, celles dites « thyroïdiennes ». Et pour cause ! La glande thyroïde située à la base du cou, en forme de papillon, ne pèse qu’une vingtaine de grammes. Et pourtant, « les hormones qu’elle fabrique régulent la température du corps, impactent la pression artérielle et le rythme cardiaque, participent au développement cérébral », détaille Valérie Foussier. La liste est longue, et non exhaustive.
Les hormones du côté des femmes
La gent féminine est-elle dirigée par ses hormones ? Une chose est sûre, ces molécules jouent un rôle essentiel à toutes les étapes de la vie des femmes. Les œstrogènes, d’abord, permettent de développer les caractères sexuels secondaires à la puberté, et de les maintenir par la suite : la croissance des seins, l’arrivée des règles, l’apparition des poils pubiens, ou l’élargissement du bassin.
Plus tard, pas de grossesse sans progestérone. Elle décontracte l’utérus, évitant ainsi l’expulsion de l’embryon. Peu avant l’accouchement, son taux chute brusquement. C’est au tour d’une autre hormone d’entrer en jeu : l’ocytocine. Celle-ci va déclencher les contractions et provoquer l’accouchement.
Une fois le bébé dans les bras de sa maman, la prolactine va commencer à stimuler la production de lait, donnant le top départ de l’allaitement. À la ménopause, la production d’œstrogènes s’arrête. Pour certaines femmes, cela s’accompagne d’un cortège de désagréments, bouffées de chaleur en tête. Pour elles, le traitement hormonal substitutif, qui comble cette carence, peut être une solution.
Hormones, quand la machine se dérègle
C’est souvent lorsque notre équilibre hormonal vacille que l’on prend conscience du rôle précieux de ces molécules. « Toutes les hormones peuvent être en manque ou en excès », précise Valérie Foussier. Diabète, problèmes de fertilité ou de puberté..., découlent de ce dérèglement hormonal. Une hormone de synthèse est alors fabriquée pour pallier la carence d’une hormone naturelle. Exemple : l’insuline est une hormone fabriquée par le pancréas pour réguler le taux de glucose dans le sang (la glycémie). Parfois, le pancréas ne fait pas son travail, ne produisant pas assez d’insuline : c’est le diabète de type 1. Grâce à des injections d’insuline quotidiennes, d’une insuline fabriquée en laboratoire, les personnes qui en sont atteintes vont pouvoir continuer à vivre normalement. Mais ces hormones de synthèse n’ont pas la même souplesse que leurs grandes sœurs naturelles. Elles sont données à un taux fixe et constant, en essayant d’intégrer par anticipation les besoins du moment. Cela peut entraîner des effets secondaires. La balance bénéfices/risques doit toujours être évaluée.
Le scandale de l’hormone de croissance
L’hormone de croissance est un traitement destiné à donner aux enfants trop petits une taille dite « normale » à l’âge adulte (entre 163 et 187 cm pour un homme, entre 152 et 174 cm pour une femme). Avant 1985, cette hormone était extraite d’hypophyses de cadavres, dont certains étaient infectés par la maladie neurologique de Creutzfeld-Jakob. Cela fût à l’origine d’un immense scandale sanitaire, car 120 patients sont morts au terme de longues souffrances. « Aujourd’hui, l’hormone de croissance utilisée est synthétique, sans risque infectieux. » Des injections quotidiennes permettent de remplacer l’hormone qui fait défaut.
Alerte aux perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens sont partout : dans le vernis que nous mettons sur nos ongles, la salade bourrée de pesticides que nous mangeons au déjeuner, les produits que nous utilisons pour nettoyer notre maison... Eux, ce sont les perturbateurs endocriniens. Des substances chimiques, invisibles ennemis qui bouleversent notre équilibre hormonal.
Certaines imitent l’action d’une hormone naturelle, d’autres bloquent ses récepteurs, empêchant son action. De plus en plus, toxicologues et biologistes les accusent d’être à l’origine de l’augmentation de problèmes de puberté précoce, d’infertilité, d’obésité, de diabète, et même de cancers hormono-dépendants (sein, prostate, thyroïde). Pour se protéger au maximum, on adopte quelques habitudes simples : privilégier les aliments bio, bannir les cosmétiques contenant parabènes, silicones ou phtalates, ne pas passer au micro-ondes des aliments dans un récipient en plastique, et pour l’entretien, opter pour le vinaigre blanc, le savon noir et le bicarbonate de soude.
Sources
"Portrait robot d'une hormone", Magazine Côté Santé, N°103, août/septembre 2016.