Avez-vous un problème avec l'alcool ?

Dépendance à l'alcool : pas seulement une question de quantité
"C'est vrai que je bois souvent, mais jamais en grande quantité", répondent certains. C'est peut-être vrai. Mais la quantité d'alcool bue n'est pas le seul critère pour repérer un alcoolisme, comme l'explique le Dr Catherine Hanak (1), spécialiste de l'alcoolodépendance au CHU Brugmann.
"Le problème, c'est l'utilisation systématique de l'alcool pour influencer notre humeur.Boire à chaque fois que l'on est triste, stressé(e) ou anxieux(se) par exemple. Même si les quantités bues restent faibles, lors d’un événement difficile, comme un deuil, le risque de basculer dans une consommation vraiment excessive est plus grand."
La dépendance à l'alcool et l'habitude
D'autres affirment plutôt : "J'abuse de temps en temps, mais seulement certains week-ends. Ce n'est pas une habitude…" Et là encore, c'est peut-être vrai.
Mais une consommation excessive régulière d'alcool, explique le Dr Catherine Hanak, entraîne "la disparition d'un frein à la consommation d'alcool".
Considérer qu'il est normal de boire beaucoup d'alcool, c'est se lancer sur une pente glissante…
Par ailleurs, il faut aussi penser à l'impact de l'alcool sur notre santé physique. Même si l'on n'est pas alcoolique, boire à l'excès est mauvais pour le cœur, le foie, le cerveau, etc. Sans parler des conduites dangereuses favorisées par l'ivresse, comme l'alcool au volant ou les relations sexuelles à risque.
L'ivresse et la dépendance à l'alcool
"Il est vrai que je bois beaucoup. Mais je ne suis jamais ivre, donc je suis protégé contre l'alcoolisme."
Là aussi, c'est une idée fausse, voire dangereuse. En effet, les personnes qui se sentent ivres après un verre ou deux ont tendance à boire moins. Bien tenir l'alcool, cela signifie surtout ne pas avoir de garde-fou physique par rapport à sa consommation. Méfiance, donc.
Mais alors, tout le monde est un alcoolique en puissance ?Non, bien sûr. Mais "entre les personnes qui boivent très peu et celles qui ont clairement un problème avec l'alcool, il y a des zones grises. Des personnes dont la consommation d'alcool est à risque et pourrait devenir très problématique si elles en perdent le contrôle", met en garde le Dr Hanak.
Alcool : besoin d'aide pour évaluer votre consommation ou votre dépendance ?
Pour évaluer votre relation avec l'alcool, E-santé vous propose de réaliser ce test très rapide (4 questions) : Quelle est votre relation avec l'alcool ?
Vous pouvez aussi vous rendre sur le site alcoolinfoservice de l'INPES qui propose un test en 6 questions.
Pensez aussi à consulter votre médecin généraliste. Il est le mieux placé pour vous apporter à la fois les informations utiles et le soutien dont vous avez besoin.
Sources
Dr Catherine Hanak, Chef de clinique adjoint du service de psychiatrie au CHU Brugmann à Bruxelles.