Infarctus du myocarde, une course contre la montre

L'infarctus est une urgence vitale
Rappelons que les traitements de l'infarctus sont palliatifs et en aucun cas curatifs ; ils ne permettent pas de guérir de cette maladie, mais empêchent son évolution et aident à un retour à la normale.
Dans tous les cas, il s'agit d'une urgence pour laquelle chaque minute compte.
Plus tôt sera restauré le flux sanguin irriguant normalement le cœur, plus l'étendue de l'infarctus sera limitée, plus la fonction du cœur sera préservée et plus les complications à court et à long terme seront atténuées.
Un mécanisme simple pour un accident grave, parfois fatal
Le cœur est un muscle (appelé myocarde, d'où le nom d'infarctus du myocarde) constitué de plusieurs cavités (2 oreillettes et 2 ventricules), permettant grâce à ses contractions répétées de jouer un rôle de pompe afin d'éjecter le sang oxygéné provenant des poumons vers l'ensemble des organes du corps.
Les coronaires sont les artères qui alimentent le cœur en sang chargé d'oxygène. Au nombre de trois, chacune d'entre elles alimente un territoire particulier du muscle cardiaque.
La séquence de l'accident peut se résumer en trois actes :
1- un caillot se forme au niveau d'un rétrécissement d'une coronaire (appelé sténose), provoquant son occlusion ;
2- la circulation sanguine du territoire cardiaque concerné s'interrompt ;
3- les cellules privées de sang souffrent, certaines d'entre elles finissent par mourir.
Très rapidement, en quelques heures, les conséquences de la mort cellulaire sur le muscle cardiaque deviennent irréversibles.
Plus l'occlusion dure longtemps, plus le territoire myocardique mort (ou nécrosé) est important. Ainsi, une douzaine d'heures suffisent à la destruction complète de la zone normalement irriguée par la coronaire bouchée. C'est pourquoi, l'accident cardiaque constitue une urgence absolue nécessitant un transport médicalisé (SAMU, le 15) : chaque minute perdue assombrit le pronostic !
L'infarctus du myocarde correspond donc à la destruction d'une partie du muscle cardiaque en raison d'un défaut d'irrigation sanguine privant les cellules d'oxygène.
Quelles sont les causes ?
La cause initiale est le rétrécissement lié à des dépôts de cholestérol dans la paroi de la coronaire ; on parle alors de sténose athéromateuse.
Cette formation de dépôts graisseux est favorisée par :
- le tabac ;
- le cholestérol ;
- le diabète ;
- l'hypertension artérielle ;
- l'obésité ;
- l'hérédité coronarienne.
Comment reconnaître les symptômes d'un infarctus du myocarde ?
L'infarctus du myocarde se manifeste habituellement par une douleur thoracique, généralement intense et décrite comme écrasante, oppressante ou compressive et angoissante.
Elle peut cependant être plus atténuée, mais attention, car parfois, sans être exceptionnelle, elle est absente. L'affection est alors découverte fortuitement à l'occasion d'un électrocardiogramme systématique. Cette absence de douleur est plus fréquemment rencontrée chez des patients diabétiques.
Quand douleur il y a, celle-ci est plutôt rétro-sternale, irradiant souvent des deux côtés de la poitrine avec une prédilection du côté gauche, souvent également vers le bras gauche et vers la mâchoire. Toutefois, dans certains cas, elle peut débuter dans la région abdominale ou dans le dos, simulant alors un problème digestif ou rhumatismal pouvant causer des erreurs de diagnostic.
D'autres signes accompagnants peuvent se manifester, tels que des nausées, des vomissements, des sueurs et des malaises d'intensité variable.
Dans tous les cas, cette douleur est appelée à durer plus de 30 minutes et fréquemment plusieurs heures.Elle doit impérativement constituer un signal d'alerte.
Toutes les douleurs de la poitrine n'étant pas liées à un problème cardiaque, seule la pratique en urgence d'un électrocardiogramme permettra de confirmer le diagnostic.
Les patients souffrant d'angine de poitrine présentent habituellement des crises douloureuses brèves pouvant être atténuées par la prise de trinitrine. Une durée plus longue de la crise et sa résistance à l'administration de cette substance devront alors les alerter.
En conclusion : toute douleur thoracique durant plus de 30 minutes doit vous faire craindre un infarctus et vous amener à faire appel immédiatement à une structure d'urgence !
Connaître cette consigne est primordial car elle seule permet une prise en charge précoce capable d'améliorer le pronostic de cette affection. Rappelons que l'infarctus du myocarde est malheureusement encore très souvent diagnostiqué trop tardivement.
L'éducation des patients est primordiale !
Pour une prise en charge efficace, l'éducation du patient sur sa maladie est primordiale.
- Notamment, il doit savoir que toute douleur prolongée ne cédant pas à la Trinitrine nécessite l'appel d'une structure d'urgence.
- De même, toute modification ou aggravation des symptômes nécessite une consultation.
- Il doit également participer très activement à la prise en charge de ses facteurs de risque et donc recevoir impérativement une éducation personnalisée portant sur le régime alimentaire, la surveillance de son poids et la pratique régulière d'entraînements à l'endurance.
Les acquis de cet apprentissage seront réévalués lors de chaque consultation.
A quel rythme doit-on consulter ?
Si les facteurs de risque sont bien contrôlés, une consultation tous les trois mois chez votre médecin généraliste, plus une ou deux consultations annuelles chez le cardiologue sont généralement recommandées.
Mais en pratique, le rythme des consultations est déterminé par le médecin au cas par cas.
Les consultations sont à répartir sur l'année en fonction des objectifs d'éducation du malade, des évaluations cliniques et du suivi de la maladie.
Pour les patients supportant un test d'effort, cet examen est pratiqué tous les ans. Pour les autres, en l'absence d'aggravation des symptômes ou de modification de l'électrocardiogramme de repos, les examens d'imagerie sont assurés tous les trois ans, avec notamment une scintigraphie de perfusion et une échocardiographie de stress.
Qu'avez-vous retenu ?
1- Les coronaires sont des artères véhiculant :
a. le sang oxygéné vers tous les organes
b. le sang oxygéné uniquement vers le cœur
2- Une sténose coronaire est :
a. une dilatation d'une coronaire
b. un rétrécissement du diamètre de la coronaire
c. un rétrécissement de la lumière vasculaire
3- L'infarctus est du à :
a. une coronaire sténosée
b. une coronaire bouchée
c. une coronaire rompue
4- Un athérome est constitué essentiellement de :
a. caillots de sang
b. de cholestérol
c. de minéraux
5- Sans apport d'oxygène les cellules cardiaques meurent en :
a. quelques minutes
b. quelques heures
c. quelques jours
Réponses : 1 : b ; 2 : c ; 3 : a ; 4 : b ; 5 : a