Moins on dort, plus on grossit

Sommeil, obésité et hormones
De nombreuses études ont déjà souligné l'existence d'un lien entre le manque de sommeil et l'obésité chez l'enfant. Des facteurs extérieurs, comme les comportements par exemple, pourraient intervenir dans cette relation. Mais les différentes données suggèrent, au moins en partie, des mécanismes hormonaux.
Le manque de sommeil altère la régulation de l'appétit
On sait que le sommeil joue un rôle essentiel dans le développement cérébral et notamment dans la mise en place des mécanismes de régulation de l'appétit et de la dépense énergétique. On sait également que ces mécanismes sont sous l'influence d'hormones dont la leptine et la ghréline. Le dosage de ces deux hormones a montré que leurs concentrations varient fortement en cas de manque de sommeil. C'est également le cas d'autres hormones, comme l'insuline, le cortisol ou l'hormone de croissance. Ainsi, tout déficit de sommeil se répercute sur le système de régulation de l'appétit, dans le sens d'une majoration de la prise de poids.
Moins on dort plus on grossit ou plus on grossit moins on dort ?
Il convient de rappeler l'existence d'un cercle vicieux, lequel doit inciter à intervenir très rapidement, avant que le surpoids ou la dette de sommeil ne soient trop importants.
Lorsque les enfants ne dorment pas suffisamment, ils se réveillent fatigués. En conséquence, ils pratiquent moins d'activités sportives et diminuent ainsi leurs dépenses énergétiques. Parallèlement, leur métabolisme hormonal se modifie progressivement, ce qui majore leurs prises alimentaires. Et une fois l'obésité installée, il devient de plus en plus difficile d'exercer une activité physique suffisante, tandis que l'excès de poids favorise les troubles du sommeil ...
En pratique, pour combattre l'obésité, nos enfants doivent impérativement passer moins de temps devant la télé, l'ordinateur et les jeux vidéo. De cette façon, ils sont plus actifs physiquement, tandis que leur temps de loisirs empiète moins sur la durée de sommeil !
Toute surcharge pondérale débutante doit alerter, car il est plus facile d'intervenir lorsque les kilos superflus ne sont pas trop nombreux ni fortement encrés. Il faut donc surveiller la courbe de croissance de ses enfants et en parler très vite à son médecin dès un début d'anomalie.
Sources
Tahei S., Arch. Dis. Child, 91 (11) : 881-4, 2006 ; Kohatsu N.D. et coll., Arch. Int. Med., 166 : 1701-5, 2006.