Migraine avec aura, le témoignage d'Elisabeth

Quand vous êtes-vous rendu compte que vous aviez des migraines avec aura ?
J’étais adolescente, chez les scouts. Tout à coup j’ai eu des symptômes bizarres : je ne parvenais plus à écrire, ni à parler correctement. En fait j’avais l’impression de ne plus parvenir à réfléchir. Ça m’a fait un peu peur… Les animateurs m’ont envoyée à l’infirmerie, puis mes parents sont venus me chercher.
Nous sommes allés chez le médecin, qui a confirmé que je n’avais probablement rien de grave, mais a tout de même conseillé des examens pour aller plus loin. J’ai donc passé un scanner du cerveau ; comme tout était normal, le médecin a posé le diagnostic de la migraine avec aura.
Ne plus réussir à écrire ou parler reste le symptôme que j’ai le plus souvent. J’ai aussi parfois des taches devant les yeux. La douleur ne vient que quelques heures après le début de la crise.
Quelles sont aujourd’hui les conséquences sur votre vie quotidienne ?
J’ai une crise par mois environ, toujours au moment de mes règles.
La plupart du temps, si je prends mes médicaments au moment des tout premiers signes je réussis à échapper à la douleur. Le problème, c’est que je suis professeur, donc en « représentation » une bonne partie de la journée. Quand une crise débute en plein cours je dois me débrouiller pour continuer malgré tout devant les élèves, ce n’est pas toujours évident ! J’y arrive la plupart du temps, mais c’est extrêmement fatiguant.
Quel traitement suivez-vous contre la migraine ?
Je prends uniquement de l’ibuprofène pour l’instant, cela semble suffire à contenir les crises. J’ai déjà pensé à prendre un traitement de fond, mais comme je n’ai que peu de crises et qu’il est plus ou moins possible de les prévoir, ça ne me semble pas valoir la peine.
Par contre, j’ai déjà dû changer de moyen de contraception. Certaines pilules sont déconseillées aux femmes qui souffrent de migraines avec aura, et une autre forme me déclenchait des migraines moins intenses, mais beaucoup plus fréquentes.
Parlez-vous à votre entourage de vos migraines ?
Tous mes proches sont au courant, bien sûr, mais dans mon travail je n’en parle pas ou presque pas. Les élèves n’ont pas à le savoir ! En plus les gens associent systématiquement migraine à mal de tête, et mes symptômes sont plus compliqués que cela. Il faudrait à chaque fois que je me lance dans des explications compliquées. Ceci dit, ce n’est pas un secret – j’ai un jour été « repérée » par une collègue qui a remarqué que je n’étais pas dans mon assiette, ça ne m’a pas dérangée de lui en dire un peu plus.
Sources
Merci à Elisabeth B. pour son témoignage recueilli par Marion Garteiser.