Mieux bronzer, c'est mieux se protéger

Pour chacun d'entre nous, le soleil est synonyme de vacances et de bien-être. Et il est vrai que le soleil est source de nombreux bienfaits: il apporte dynamisme et joie de vivre et il est très agréable d'être bronzé. Le soleil est également indispensable à la croissance de nos enfants car il stimule la vitamine D; chez la femme, il rend les os plus solides et participe ainsi à la prévention de l'ostéoporose.

En revanche, l'exposition solaire prolongée et non protégée a des effets nocifs, comme le coup de soleil ou l'insolation, l'urticaire solaire, le vieillissement prématuré de la peau ou la cataracte. Le plus grave d'entre eux est le cancer de la peau qui, malgré les campagnes d'information mises en place ces dernières années, fait de plus en plus de victimes (6 000 nouveaux cas de mélanome chaque année). Les cancers cutanés représentent aujourd'hui la première cause de mortalité par cancer chez les adultes jeunes. Or, il est démontré que le risque d'avoir un mélanome est lié aux coups de soleil répétés pendant l'enfance. Une seule solution pour l'éviter: la protection de la peau, en toutes circonstances, contre les rayons ultraviolets du soleil.

Les UVA et les UVB : pourquoi faut-il s'en protéger ?

La lumière solaire est composée de différents types de rayonnements, notamment les rayons ultraviolets, les UV A et B. Les UVB, responsables des coups de soleil, sont pour la plupart arrêtés par la couche cornée ou couche externe de l'épiderme. Les UVA sont les plus dangereux car environ 30% d'entre eux atteignent le derme profond où ils détruisent les cellules et provoquent la formation de radicaux libres. Ceux-ci sont des molécules produites en permanence dans notre organisme par des réactions chimiques liées à l'activité réparatrice des cellules. S'il y a trop de radicaux libres, les processus de réparation sont dépassés et les dérèglements apparaissent, comme le vieillissement de la peau et surtout le cancer.

Adaptez la protection solaire à votre type de peau

Se protéger des rayons ultraviolets du soleil, c'est ne pas s'exposer plus que le type de sa peau ne le permet. Les spécialistes classent la peau selon un « phototype » qui va de 0 (peau intolérante au soleil) à 6 (peau noire). Plus schématiquement, on peut distinguer 2 catégories de peaux, selon leur capacité à réagir au soleil: la première correspond aux peaux qui brûlent et qui ne bronzent pas ou peu, c'est le cas des sujets roux ou blonds à la peau et aux yeux clairs. La seconde catégorie comprend les peaux capables de se protéger plus naturellement du soleil, c'est le cas des personnes aux cheveux châtain ou brun et à la peau mate.Alors, pour échapper à tous les effets nocifs à plus ou moins long terme de l'exposition au soleil, une seule règle: connaître son type de peau et y adapter sa stratégie de protection.

Les indices de protection : comment s'y retrouver ?

Comme son nom l'indique, un indice de protection définit la capacité du produit à protéger contre le soleil: plus il est élevé, plus la protection est importante et plus la durée de l'exposition peut être théoriquement prolongée. Ainsi, par exemple, un indice 10 signifie qu'il faudra 10 fois plus de temps pour attraper un coup de soleil qu'en l'absence de crème. Ainsi, pour les personnes blondes ou rousses à peau sensible, l'utilisation d'un produit à indice de protection élevé (20 ou plus) est recommandé. Il existe également des produits solaires à indice supérieur à 50, réservés aux peaux intolérantes au soleil ou très claires. A l'opposé, les peaux naturellement mates peuvent se contenter d'un indice de protection plus faible, d'environ 10.Sachez que la mention « écran total » ne veut rien dire, il n'existe au mieux que des écrans « haute protection » qui protègent pratiquement totalement des UVB et évite ainsi les coups de soleil; cependant, la protection anti-UVA reste partielle et les risques de cancer ne sont donc pas épargnés.Le choix de l'indice protecteur n'est en fait pas si simple car il existe en réalité deux types d'indices: l'indice anti-UVB ou CPS (« coefficient de protection solaire ») est évalué selon une méthode, validée au niveau européen, qui permet de calculer le temps qu'un sujet peut passer au soleil sans prendre de coup de soleil, temps qui détermine l'indice; le problème est plus complexe en ce qui concerne l'indice anti-UVA car il n'existe pas de méthode normalisée et les fabricants ont donc recours à différentes techniques (ex: IPD ou « Immediate Pigment Darkening » et PPD ou « Persistant Pigment Darkening ») qui rendent les comparaisons difficiles. Quoi qu'il en soit, on peut regretter que les indices mentionnés sur l'étiquette des produits ne précisent qu'exceptionnellement s'ils concernent la protection anti-UVB ou anti-UVA.D'ailleurs, de nombreux dermatologues ainsi que l'Institut National de la Consommation préconisent l'abandon du terme « indice », sa valeur étant très relative puisqu'elle peut varier jusqu'à 30% selon les individus. D'après les experts, une mention précisant la catégorie de protection (faible, moyenne, élevée ou très haute) serait beaucoup plus adaptée et apporterait au consommateur une information plus claire.

Crèmes ou laits ?

Les produits solaires existent aujourd'hui sous de nombreuses formes, permettant de satisfaire tous les goûts des consommateurs. Plus hydratantes, les crèmes antisolaires sont plutôt destinées au visage et au dos des mains; les laits antisolaires conviennent mieux à la protection du corps et aux enfants car, plus fluides, ils s'appliquent plus facilement. Les gels et les sprays sont destinés au visage comme au corps, ces derniers convenant particulièrement bien aux enfants car ils permettent une application rapide.Les produits sont également déclinés selon leurs propriétés spécifiques: produits résistants à l'eau, formules pour peaux réactives ou sensibles, crèmes teintées, antirides, etc.Attention aux « autobronzants » (capsules que l'on avale 15 jours avant l'exposition) car ils ne protègent pas du soleil: ce ne sont pas des produits solaires !Quelque soit le produit choisi, il ne vous offrira une protection optimale que s'il est correctement utilisé, c'est à dire appliqué en quantité suffisante et renouvelé toutes les deux heures ou après chaque baignade. De plus, en aucun cas, l'application d'un produit protecteur ne doit vous inciter à vous exposer plus longtemps au soleil. Exposez-vous de façon progressive et évitez les heures les plus chaudes (entre 12 et 16 h).

N'oubliez pas non plus que les produits solaires ne remplacent pas la protection par les vêtements et le chapeau, indispensables chez les personnes fragiles (sujets à peau claire, enfants,...).

Comment protéger les enfants ?

Encore trop souvent, les familles se rendent à la plage aux heures les plus chaudes et y restent de longues heures. Malheureusement, les enquêtes ont montré que seuls 50% des parents pensent alors à renouveler plusieurs fois l'application de crème protectrice sur le corps de leurs enfants. Et pourtant, il suffit d'une brûlure grave pour doubler le risque de cancer cutané à l'âge adulte ! Alors, optez pour des produits solaires à indice élevé si votre enfant a une peau sensible ou en cas d'ensoleillement très important. Et même si votre enfant est déjà bronzé, n'arrêtez surtout pas de le protéger. Enfin, renouvelez souvent l'application s'il se baigne beaucoup.

Pour adapter au mieux votre protection et celle de votre famille, l'association Sécurité Solaire établit quotidiennement une météo solaire avec un indice U.V. (échelle d'intensité des rayons U.V) et des conseils de protection adaptés pour chaque niveau d'ultraviolets. Elle est disponible par minitel (3615 sécurité solaire) ou par internet.