Mercure : vous pouvez manger du poisson !

Publié par Marion Garteiser
le 1/04/2011
Maj le
2 minutes
photo macro de hareng de filet avec des légumes sur la fourche
Autre
Manger du poisson, c'est bon pour la santé. Mais on sait aussi que certains poissons contiennent des quantités non négligeables de mercure, un métal dangereux pour la santé… Une nouvelle étude américaine indique cependant que les bénéfices des poissons dépassent les risques du mercure.

Le mercure et les poissons, quel rapport ?

Seuls certains poissons contiennent du mercure à des doses préoccupantes. Il s'agit principalement des poissons prédateurs, comme le requin, le thon ou l'espadon. Ceux-ci, en consommant de plus petits poissons, consomment aussi tout le mercure auquel ils ont été exposés, or leur corps ne l'élimine pas. C'est ainsi qu'on finit par en retrouver des traces non négligeables dans notre alimentation. Elles restent cependant sans danger pour la grande majorité de la population…

Le mercure dans les poissons n'augmente pas le risque cardiaque

Certaines études dans le passé ont indiqué que consommer beaucoup de poisson riche en mercure, et donc avoir dans le corps beaucoup de mercure, augmente pour les adultes le risque cardiovasculaire. Cette inquiétude n'est pas justifiée ; c'est en tout cas ce que montre une récente étude américaine qui a comparé les quantités de mercure trouvées dans le corps (plus précisément dans les ongles) de personnes qui avaient et n'avaient pas de problèmes de cœur. Résultat : les personnes souffrant de maladie cardiaque n'avaient pas plus de mercure dans l'organisme que celles qui ont le cœur en parfaite santé. C'est même plutôt l'inverse : la catégorie de personnes qui avait le plus de mercure dans le corps avait une santé cardiaque meilleure que les autres – un phénomène sans doute dû aux bénéfices pour le cœur du poisson lui-même.

Peut-on donc manger du poisson sans arrière-pensée ?

La réponse est double. D'un côté, non : les spécialistes continuent à recommander aux femmes enceintes et aux enfants d'éviter de manger du poisson riche en mercure plus d'une fois par semaine. En effet, si ses effets sur la santé cardiaque sont apparemment négligeables, le mercure reste un grand ennemi du développement cérébral des petits enfants, et l'innocuité du poisson dans ce domaine n'est pas prouvée.

D'un autre côté, le mercure est loin d'être assez dangereux pour se passer de poisson. Il est simplement recommandé, surtout pour les personnes qui mangent plus de trois fois du poisson par semaine, de se pencher en priorité sur les espèces qui contiennent le moins de mercure – saumon, truite, et aussi d'autres produits de la mer comme des crevettes ou des coquilles Saint-Jacques.

Sources

Mozaffarian, D., New England Journal of Medicine, mars 2011

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