Ménopause : à quel sein se vouer ?

Deux millions de Françaises prennent des hormones pour contrer les effets de la ménopause (bouffées de chaleur, troubles sexuels, ostéoporose). Prescrites depuis une trentaine d'années, on leur a attribué d'autres bienfaits préventifs contre les troubles cardiovasculaires et Alzheimer, aujourd'hui démentis. Depuis, on découvre qu'elles multiplient le risque de cancer du sein. Les femmes s'inquiètent, certaines abandonnent leur traitement, d'autres ne peuvent s'en passer.

Depuis la remise en cause de certains bénéfices et la découverte d'un risque accru de cancer du sein, la réaction face au traitement hormonal substitutif de la ménopause a différé selon les pays. A titre indicatif, les pouvoirs publics allemands ont pris des positions offensives en recommandant aux médecins de ne proposer ce traitement qu'aux femmes souffrant de symptômes liés à la ménopause particulièrement sévères.En France, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a recommandé l'an dernier de limiter l'emploi des substituts hormonaux à cinq ans. Elle a également demandé aux médecins d'évaluer au cas par cas les risques et les bénéfices de ce traitement. Parallèlement, les femmes doivent être informées des risques et des effets secondaires.

Un exemple australien

Une enquête réalisée en Australie auprès de plus de 800 femmes rapporte des résultats très intéressants. Après la publication et la médiatisation des études dévoilant les risques liés aux hormones substitutives, 58% des femmes sous traitement l'ont arrêté, mais 18% d'entre elles ont ensuite rapidement décidé de le reprendre en raison de la réapparition des symptômes de la ménopause. Pour les auteurs, ce traitement apporte indéniablement un certain nombre de bienfaits aux femmes. Toute la difficulté est d'évaluer la balance bienfaits/risques. Le cas par cas en toute connaissance de cause semble être une des meilleures solutions.

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Source : BMJ, 4 octobre 2003 ; BMJ, 11 octobre 2003.