Ménopause : cette heure précise de la nuit à laquelle les femmes se réveillent

Publié par Emilie Cailleau
le 20/10/2023
Maj le
4 minutes
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Les troubles du sommeil affectent de nombreuses femmes à la ménopause. Une étude britannique révèle pourquoi des millions de femmes se réveillent en pleine nuit, précisément à 3h29 du matin.

La ménopause s’accompagne d’une série de symptômes différents et plus ou moins exacerbés selon les femmes. Les bouffées de chaleur, la prise de poids, la fatigue et les maux de tête ou encore les troubles du sommeil comptent parmi les manifestations indésirables les plus courantes pendant cette période, marquée par l’arrêt de la production des hormones ovariennes pendant douze mois consécutifs.

Les problématiques liées au sommeil en particulier constituent une véritable plaie pour les femmes qui peuvent se heurter à des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes ou encore des insomnies. Et ces troubles du sommeil sont loin d’être marginaux : 72 % des femmes de plus de 50 ans ménopausées seraient concernées, selon une étude Ifop/Flashs pour Humasana parue à l’occasion de la Journée de la ménopause le 18 octobre 2023.

Les femmes ménopausées perdraient même 2,5 heures de sommeil par nuit, selon une autre récente étude. 

Un mauvais sommeil nuit au bien-être émotionnel

Ces difficultés à bien dormir ont un retentissement sur leur quotidien et leur bien-être global. Chez 29% des femmes ménopausées, ces mauvaises nuits ont des répercussions psychologiques, toujours selon l’étude. Or on connaît les conséquences du manque de sommeil sur le psychisme : fatigue, déprime, instabilité émotionnelle, perte de concentration, déficit d’attention et de concentration, variations d’humeur, risque accru de déclin cognitif et de démence.

Si les variations hormonales liées à la ménopause sapent le sommeil et le moral de millions de femmes, il semblerait que celles-ci partagent chaque nuit un même fardeau : celui d’être réveillées en pleine nuit à une heure précise.

Ménopause : un réveil intempestif à 3h29 du matin

C’est du moins ce que révèle une nouvelle recherche britannique révélée lors de la Journée de la ménopause. La plupart des femmes ménopausées se réveillent précisément à 3h29 chaque nuit, selon cette étude menée auprès de 2005 femmes ménopausées et péri-ménopausées par Dunelm.

Selon le site Metro UK, qui se fait l’écho des principaux résultats de l’enquête, près de sept femmes interrogées sur dix (69%) ont déclaré que ce réveil intempestif et ces nuits hachées ou sans sommeil, pesait sur leur moral.

L’insomnie, un symptôme encore négligé à la ménopause

Si l’insomnie et les troubles du sommeil sont des symptômes éprouvants et courants de la ménopause, force est de constater que le tabou qui domine autour de cette problématique, la gêne et la réticence des femmes à s’épancher sur ce sujet, associé au manque de sensibilisation, compliquent la prise de conscience et la prise en charge de ce symptôme.

Ainsi, l’étude montre que la moitié des femmes affirment ne pas avoir réalisé que l'insomnie liée à la ménopause était un phénomène qui pouvait leur arriver.

De plus, 60 % des personnes interrogées avouent méconnaître les moyens de lutter contre l'insomnie et de retrouver le sommeil.

Ainsi, nombre d’entre elles ont adopté de mauvaises habitudes potentiellement nuisibles à leur sommeil comme : consulter les réseaux sociaux en cas d’insomnie (30% des sondées), regarder la télévision (20% d’entre elles), ou garder les yeux rivés sur son réveil (17%).

Insomnie ménopausique : des causes physiques et psychologiques possibles

Le Dr Clare Spencer, cofondatrice de My Menopause Centre et membre du comité médical consultatif de la British Menopause Society, confirme ce fléau lié au mauvais sommeil à la ménopause : "Les femmes ménopausées peuvent éprouver des difficultés à s'endormir et à rester endormies tout au long de la nuit", affirme-t-elle au site Metro UK.

Selon le médecin, des causes d’ordre physiques et psychologiques peuvent expliquer cette insomnie ménopausique. Ainsi les douleurs articulaires, les bouffées de chaleurs, les sueurs nocturnes et l’envie d’aller aux toilettes plus souvent la nuit, constituent autant de désagréments de la ménopause qui peuvent être à l’origine de ces nuits perturbées.

Ce sommeil de piètre qualité peut faire rentrer les concernées dans un cercle vicieux.

Ménopause : un manque de sommeil à même de renforcer le brouillard mental

"Des études ont montré qu'un manque de sommeil peuvent vraiment affecter votre humeur, faire en sorte que votre cerveau se concentre sur des pensées négatives et même qu'il ait tendance à se souvenir d'événements malheureux plutôt que d'événements heureux, précise le Dr Spencer, au média britannique The Independent. Il peut également altérer votre jugement et votre concentration, ce qui ne facilite pas l'expérience du brouillard cérébral de la ménopause".

Le brouillard cérébral ou brouillard mental désigne un symptôme peu connu de la ménopause (mais expérimenté par de nombreuses femmes) par lequel les femmes éprouvent des difficultés à se concentrer, à se souvenir de certaines choses et à faire des choix éclairés.

Revoir ses habitudes le soir et réduire le stress

Comment sortir de l’engrenage ? L’experte recommande de revoir son hygiène de vie pour adopter une routine nocturne saine, notamment en réduisant sa consommation d’alcool et de caféine, en augmentant sa pratique d’activité physique (en journée), d’éviter les repas copieux le soir et arrêter de fumer.

Alors que les insomnies peuvent véhiculer du stress et de l’angoisse à l’idée de ne pas dormir, les techniques anti-stress (méthodes de relaxation, méditation, yoga, thérapies cognitivo-comportementales, etc) peuvent aussi constituer un bon coup de pouce. Il peut être aussi utile de consulter son médecin pour obtenir un traitement hormonal de substitution.

 

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