Le méningocoque se transmet aussi par voie sexuelle

En s’intéressant au génome du méningocoque, une bactérie responsable de méningites, des chercheurs ont découvert un variant transmissible par voie sexuelle.

La transmission sexuelle de la bactérie méningocoque se développe

Le méningocoque est une bactérie qui touche généralement des enfants et des adolescents, provoquant des méningites et des septicémies et responsable d’épidémies.

Cette bactérie est connue pour se transmettre d’une personne contaminée à une autre via les sécrétions respiratoires ou salivaires, comme par l’intermédiaire des postillons, de la toux ou des baisers.

Des chercheurs se sont particulièrement intéressés aux souches de méningocoque qui ont été impliquées dans une épidémie survenue en 2013 aux États-Unis et en Europe au sein de populations masculines homosexuelles et ayant amené à recommander leur vaccination. En explorant leur génome, ils ont mis en évidence un variant particulier qui a évolué récemment et qui permet au méningocoque de survivre dans un milieu sans oxygène. Cette découverte suggère que les méningocoques ont la capacité de se modifier génétiquement très rapidement afin de s’adapter aux milieux qu’ils rencontrent. Cette découverte indique également que les méningocoques ont développé un nouveau mode de transmission par voie génito-urinaire.

Les chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Université de Würzburg en Allemagne confirment ici et en expliquent le mécanisme, que les méningocoques qui se transmettent classiquement par les gouttelettes respiratoires et salivaires, peuvent aussi se transmettre par voie sexuelle.

Cette voie de transmission pourrait encore se développer, amenant à adapter en conséquence les stratégies vaccinales.

La vaccination contre les méningites

Outre la vaccination des populations à risques en cas d’épidémie, le calendrier vaccinal français intègre trois stratégies contre les infections à méningites :

L'Haemophilus influenzae de type B : une dose à l’âge de 2 mois, une à 4 mois et une troisième dose à 11 mois.

L'infection à pneumocoque : idem.

L'infection à méningocoque C : une seule dose à 12 mois avec un rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans.

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Source : Institut Pasteur et Université de Würzburg (Allemagne), Communiqué de presse du 11 mai 2016. Taha Muhamed-Kheir et al., Evolutionary events associated with an outbreak of meningococcal disease in men who have sex with men, PLOS ONE, 11 mai 2016.