Mauvaise haleine inexpliquée : 7 causes à ne pas négliger

Publié par Stéphane Leduc
le 25/11/2025
4 minutes
deux personnes assises sur un canapé, un homme et une femme. La femme se bouche le nez et l'homme pa
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Après avoir écarté les problèmes d'hygiène dentaire, l'halitose (mauvaise haleine) peut être le symptôme d'une cause plus profonde. Représentant environ 15 % des cas, l'halitose extra-buccale est souvent le signal d'alarme de pathologies systémiques ou de troubles ORL et digestifs. Découvrez les 7 principales origines "cachées" de cette mauvaise haleine persistante, pour enfin trouver une solution durable.

Dans une écrasante majorité des situations, la mauvaise haleine trouve son origine directement dans la bouche. En effet, près de 85 % des cas sont liés à la dégradation de débris alimentaires par des bactéries, produisant des composés sulfurés volatils malodorants. Cependant, lorsque les visites chez le dentiste et une hygiène rigoureuse n'apportent aucune amélioration, il devient nécessaire d'élargir le champ des investigations.

L'halitose extra-buccale, bien que moins fréquente, regroupe toutes les causes qui ne sont pas d'origine dentaire ou parodontale. Elle peut provenir des voies respiratoires, du système digestif ou être la manifestation d'un trouble métabolique plus général. Un test simple peut d'ailleurs orienter le diagnostic : une odeur perceptible uniquement lors de l'expiration par la bouche suggère une origine buccale, tandis qu'une odeur détectée aussi par le nez oriente vers une cause systémique ou respiratoire.

Quelles sont les causes ORL et digestives les plus fréquentes ?

La sphère oto-rhino-laryngologique (ORL) est la première suspecte lorsque l'origine buccale est écartée. Les infections comme les sinusites chroniques ou les amygdalites cryptiques sont des causes ORL de mauvaise haleine bien identifiées. Dans le cas de la sinusite, l'écoulement nasal postérieur transporte du mucus riche en protéines vers l'arrière de la langue, où il devient un substrat idéal pour les bactéries. Les amygdales, quant à elles, peuvent abriter des résidus alimentaires et des bactéries dans leurs cavités, formant du caséum, des petites concrétions blanches à l'odeur nauséabonde. Plus rarement, des infections pulmonaires comme une bronchite peuvent être en cause.

Le système digestif est également une source potentielle. Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est souvent évoqué, car les remontées acides et gazeuses peuvent altérer l'haleine. Certaines études suggèrent que le RGO affecterait jusqu'à 40 % des patients souffrant d'halitose chronique. La bactérie Helicobacter pylori, connue pour son rôle dans les ulcères gastriques, est aussi parfois associée à une halitose. Enfin, certains régimes alimentaires, comme le jeûne prolongé ou les diètes cétogènes très pauvres en glucides, provoquent une odeur d'acétone caractéristique, signe que le corps produit des corps cétoniques pour son énergie.

La langue est-elle un simple symptôme ou une cause ?

La langue chargée, recouverte d'un enduit blanchâtre ou jaunâtre, est souvent au cœur du problème. Bien qu'elle puisse être le résultat direct d'une hygiène buccale insuffisante, elle est aussi une manifestation indirecte de nombreuses causes extra-buccales. Cet enduit est un biofilm composé de bactéries, de cellules mortes et de débris alimentaires. Son développement est favorisé par un environnement propice, notamment la sécheresse buccale.

Cette xérostomie et l'halitose qu'elle engendre sont souvent provoquées par la prise de certains médicaments. De nombreuses classes thérapeutiques, comme certains antidépresseurs ou anticholinergiques, réduisent la production de salive. Or, la salive joue un rôle nettoyant et antibactérien essentiel. En son absence, les bactéries prolifèrent sur la langue, aggravant l'halitose. De même, les écoulements liés à une sinusite viennent nourrir ce biofilm lingual, faisant de la langue le réceptacle final de problèmes situés bien en amont.

Quand la mauvaise haleine signale une pathologie systémique ?

Parfois, l'haleine est le miroir de la santé générale et peut révéler une condition médicale sous-jacente. L'odeur de l'haleine lors d'un diabète déséquilibré, par exemple, prend une teinte fruitée similaire à celle de l'acétone, signalant une production excessive de corps cétoniques. Dans le cas de l'halitose chronique due à des maladies systémiques, les odeurs sont souvent très spécifiques.

Une insuffisance rénale avancée peut entraîner une haleine urémique, avec une odeur d'ammoniaque due à l'accumulation d'urée dans le sang et la salive. De son côté, une maladie hépatique sévère peut provoquer ce que l'on nomme le fetor hepaticus, une odeur douceâtre et de moisi. Ces signaux olfactifs sont des alertes qui ne doivent pas être ignorées. Identifier l'origine précise est la première étape pour trouver une solution à une mauvaise haleine inexpliquée et, surtout, pour prendre en charge la pathologie qui en est la cause.