Mal de dos, ce qui marche vraiment !

Sciatiques, lombalgies, lumbagos, torticolis, dorsalgies…, les maux de dos ont de multiples causes. En fonction de la douleur et de sa localisation, certaines thérapies sont plus efficaces que d’autres. Comment s’y retrouver ? Suivez le guide…
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Sciatique : le nerf à vif…

La sciatique est une douleur qui part de la fesse et descend dans la cuisse, la jambe, voire le pied. La principale cause de sciatique est la hernie discale. Quésako ? Une petite explication anatomique s’impose…

- Qu’est ce qu’une hernie discale ?

Les vertèbres sont séparées les unes des autres par un disque intervertébral, qui joue en fait le rôle d’amortisseur. Chaque disque est constitué d’un anneau fibreux appelé annulus, encerclant un gel riche en eau, baptisé nucléus. Pour diverses raisons (surcharge pondérale, port de charges lourdes, simple vieillissement…), l’annulus peut se déformer, voire se rompre et laisser alors échapper une partie du nucléus : c’est la hernie discale ! Mais d’où provient la douleur ? «La hernie discale libère des substances qui provoquent l’inflammation des racines nerveuses sortant de la moelle épinière. Une vive douleur se ressent alors dans les zones innervées par la racine touchée (jambe, pied..). On parle dans ce cas de sciatique», explique Jean-Yves Maigne, chef du service Médecine Physique à l’Hôtel-Dieu (Paris).

- Comment traite-on la sciatique ?

Pas de panique, dans la très grande majorité des cas, la hernie et la sciatique disparaissent spontanément ! En revanche, cela prend en moyenne… trois mois. Heureusement, pendant ce temps, les traitements vont limiter les conséquences de la hernie. Ils comprennent «des antidouleurs pouvant aller jusqu’à la morphine, des anti-inflammatoires et assez rarement des infiltrations», commente Jean-Yves Maigne. L’ostéopathie intervient seulement quand la douleur a déjà diminué. Elle permet alors d’accélérer la récupération. «Attention à la reprise trop précoce des activités physiques : ne cherchez pas à rattraper le temps perdu et à trop en faire chez vous. Après une hernie discale, bannissez aussi le port de charges lourdes», conseille Jean-Yves Maigne. À l’inverse, un repos trop prolongé au lit retarde la guérison…

- Et l’opération ?

Si une sciatique très douloureuse perdure, il faudra recourir à l’intervention chirurgicale. C’est le cas pour 5 % des sciatiques ! L’opération s’impose aussi en urgence quand la hernie provoque une perte de sensibilité au niveau du périnée, accompagnée d’incontinence et d’impuissance. L’opération consiste à enlever la hernie et à gratter le nucleus du disque intervertébral abîmé, au moyen d’une petite incision pratiquée dans le dos du patient. Les premiers jours suivant l’opération, la sciatique disparaît dans 99 % des cas. Cependant, «au bout d’un an, elle réapparaît chez environ 30 % des patients, accompagnée parfois d’une lombalgie. Ces douleurs sont dues essentiellement au tassement du disque intervertébral, lésé par la hernie et l’opération», explique Pierre Boccara, chirurgien dans une clinique parisienne. Voilà pourquoi les opérations restent peu pratiquées…

J’ai mal au cou…

Les douleurs cervicales, touchant surtout les femmes, peuvent survenir à la suite d’un traumatisme, d’une mauvaise posture ou du vieillissement. Les articulations du cou peuvent être dégradées par l’arthrose dès 30 ans ! La douleur survient surtout lors des mouvements du cou et peut, avec le temps, se propager vers le bras, entre les omoplates ou dans la nuque. Certaines douleurs cervicales proviennent aussi des disques intervertébraux. «Ces petits coussins d’eau et de collagène amortissent les chocs entre chaque vertèbre. Leur lésion (traumatisme, vieillissement…) peut entraîner une compression ou une inflammation douloureuse des nerfs sortant de la moelle épinière», décrit Jean-Yves Maigne. De même, les nombreux ligaments reliant les vertèbres cervicales entre elles peuvent subir des élongations, voire des déchirures très douloureuses. C’est le cas notamment lors d’accidents de voiture provoquant le «coup du lapin». Enfin, en réaction à ces divers problèmes cervicaux, certains muscles vont se contracter et devenir douloureux, comme dans le cas du torticolis.

- Quand consulter ?

La plupart des cervicalgies disparaissent spontanément au bout de deux semaines. Cependant, si la douleur est très forte, si son intensité augmente chaque jour ou si elle irradie vers d’autres régions que le cou, mieux vaut consulter ! Le médecin interroge le patient sur les circonstances d’apparition de la douleur, sur sa localisation exacte, puis il procèdera à une palpation du cou. En général, une radiographie ou une IRM est prescrite uniquement si la douleur irradie vers d’autres membres, après un traumatisme (accident, chute…) ou encore si la douleur persiste malgré les traitements.

- Quels sont les traitements ?

La plupart du temps, le médecin prescrit un antalgique, comme le paracétamol. «En présence d’arthrose, il y associera des anti-inflammatoires. Si la douleur irradie vers le bras, un traitement à base de cortisone pendant 10 à 15 jours s’avère efficace», complète Jean-Yves Maigne. Pour les cervicalgies récentes, le médecin pourra prescrire des exercices musculaires du cou à pratiquer seul et régulièrement. En effet, «les cervicalgies désorganisent vite la bonne coordination des muscles du cou, ce qui prolonge voire accentue la douleur. Des exercices physiques modérés permettent de recoordonner les mouvements des muscles du cou, accélérant ainsi la guérison», ajoute Jean-Yves Maigne. Les thérapies manuelles (chiropraxie, ostéopathie…) s’avèrent aussi efficaces, surtout pour les cervicalgies exemptes d’inflammation. Enfin, des cures régulières d’harpagophytum et de feuilles de cassis protégeront aussi les articulations de votre cou…

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Source : Côté santé