La conduite n'altère pas les disques vertébraux

Les professionnels de la route sont certes exposés à des fatigues musculaires et à des tensions ligamentaires, mais la conduite ne semble pas endommager les disques vertébraux.

Les conducteurs professionnels sont plus fréquemment exposés à des problèmes de dos, comparés aux autres métiers. Au volant, les vibrations pourraient augmenter le risque de lombalgies, entraînant progressivement une dégénérescence, puis une hernie du disque vertébral, à long terme irréversible. Afin de vérifier cette hypothèse, une étude a été entreprise chez 45 paires de jumeaux monozygotes (des vrais), ayant exercé des métiers très différents durant toute leur vie. Le temps passé derrière un volant a été évalué pour chaque candidat et l'état de leurs disques vertébraux a été analysé à l'aide de l'imagerie médicale (IRM).

Les auteurs ont facilement distingué deux groupes en fonction de la durée de conduite. En moyenne, les sujets du 1er groupe ont passé 5,4 fois plus de temps dans un véhicule motorisé que les autres, avec une différence s'étalant de 5 à 45 ans de conduite à raison de 8 heures par jour ouvré. En revanche, le temps passé au volant n'a pas été associé à des anomalies de disque vertébral. Mais inversement, les chercheurs ont eu la surprise de constater des hernies discales plus fréquentes dans les régions lombaires des non-conducteurs ! Concernant la fréquence et la sévérité des douleurs dorsales basses, aucune différence n'a été notée entre les groupes.

Ainsi, dans la mesure où les conducteurs sont assis confortablement sur des sièges permettant un bon amortissement (comme c'est le cas des équipements d'aujourd'hui), la profession de conducteur n'est pas particulièrement à risque vertébral. Reste donc à trouver une autre explication aux problèmes de dos des professionnels de la route. Par exemple, le confinement et les positions immobiles longtemps maintenues sont sources de fatigue musculaire et de tensions ligamentaires, à même de rendre compte des symptômes rapportés par les patients. En attendant, prenez toujours le temps de bien vous installer derrière le volant, notamment en ajustant parfaitement votre siège et vos rétroviseurs.

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Source : The Lancet, publication en ligne du 15 octobre 2002. http://image.thelancet.com/extras/01art9329web.pdf