Le mal de l'air existe-t-il ?

Sur les vols longs courriers, certains passagers se plaignent de malaises et autres symptômes. Ces derniers ressemblent curieusement à ceux du mal des montagnes attribué à la montée en altitude. Il est donc fort probable que les signes du mal de l'air résultent d'une simple pressurisation insuffisante des cabines…

Une histoire de pressurisation ?

Certains passagers de vol long courrier se plaignent de malaises, de nausées, de maux de tête, d'insomnies, de vomissements, de lassitude, etc. Ces symptômes sont mis sur le compte du décalage horaire, de la position assise prolongée, de la déshydratation, voire même de la contamination de l'air de la cabine. Il existe pourtant une autre hypothèse pouvant expliquer la survenue de tels symptômes, qui, à y regarder de plus près, s'apparentent fortement aux manifestations du mal des montagnes. Il s'agit de la pressurisation qui règne à l'intérieur des cabines.

Mal de l'air ou mal des montagnes ?

En effet, les avions sont pressurisés, mais la pression en cabine reste inférieure à celle du niveau de la mer (750 mmHg), ce qui correspond à une altitude de 2.000 à 2.500 m. Or en montagne, à cette altitude, certaines personnes sont gênées et présentent les symptômes décrits ci-dessus. Et plus l'altitude augmente, plus ils sont fréquents et sévères. Leur manifestation dépend aussi de la sensibilité individuelle, de l'acclimatation et de la rapidité de l'ascension.

Pour confirmer cette hypothèse, des volontaires ont été installés pour plusieurs heures dans des locaux (aménagés de façon à simuler une cabine d'avion) reproduisant une baisse de pression similaire à celle que l'on retrouve à des altitudes de 650 m, 2.000 ou 4.000 m. Après 3 à 9 heures dans un espace pressurisé correspondant à 2.000 m d'altitude, 7,4% des participants manifestaient un mal des montagnes. De telles conditions sont bien associées à un risque accru de malaise.En conclusion, il faudrait augmenter légèrement la pressurisation des avions afin de réduire le risque de malaise des passagers.

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Source : Muhm R. et coll., New England Journal of Medicine, 357 : 18-27, 2007.