Mais pourquoi mon enfant pleure toutes les nuits ?

Mon enfant pleure toutes les nuits. Que faire ?
" Si tous les enfants connaissent des périodes momentanées où leur sommeil est perturbé, certains ne semblent jamais en sortir et s'éveillent par réflexe... par conditionnement horaire, chaque nuit ", expliquent le docteur Marie Thirion, pédiatre, et Marie- Josèphe Challamel, spécialiste du sommeil. Exténués et désemparés, les parents cèdent. Pour avoir la paix, certains finissent même par accepter que leur bout de chou s'endorme avec eux.
Votre enfant pleure ? Sonder le problème
Seulement, cette situation n'est bénéfique pour personne. Car plus tard, leur petit se lèvera seul pour les retrouver. La première chose recommandée par les experts est donc de tenir bon et de s'interroger. Y a-t-il un problème de santé sous-jacent ? L'environnement est-il propice au sommeil ? Le rituel du coucher est-il respecté ?
" Cette dernière étape est déterminante pour la suite de la nuit ", observe Marie-Rose Poinsart, psychologue. Raconter des comptines, administrer à l'enfant sa dose de câlins, le sécurise et lui permet de ne pas aborder le coucher comme une épreuve angoissante et insurmontable.
Garder son calme
Par ailleurs, précise le docteur Henri Pull, il est nécessaire qu'une demi-heure avant le coucher, l'enfant connaisse une période de calme pour que la tension accumulée de la journée puisse lentement retomber. Ensuite, si malgré ces précautions, l'enfant continue de se réveiller la nuit, il convient surtout de ne pas s'affoler. Répondre à tous ses appels ne sert à rien. Si les cris persistent, vous pouvez " aller dans sa chambre, lui mettre la main sur son dos pour qu'il sente qu'il n'est pas abandonné, l'embrasser " puis repartir. Si la mère est angoissée, le père peut la remplacer et vice-versa. L'objectif étant que l'enfant apprenne à se contrôler seul sans que vous soyez systématiquement présent à ses côtés.
Acceptez la séparation
Dans les premiers mois de la vie, la relation mère-enfant est toujours très fusionnelle ; elle demande à chacun de consentir à se séparer. Il est donc important, dans un premier temps, de ne pas endormir l'enfant dans les bras. En se réveillant une demi-heure plus tard dans son berceau, celui-ci risquerait de perdre tous ses repères et de réclamer naturellement sa mère. L'endormissement seul représente ainsi, à cet âge, une première acquisition fondamentale.
Bien sûr, cette acquisition implique un certain " effort " de la part du parent qui doit refuser d'intervenir systématiquement aux premiers pleurs de l'enfant. Les agitations nocturnes, quand elles ne s'éternisent pas, témoignent bien souvent d'un besoin de trouver un rythme adéquat et régulier.
Il vient réveiller ses parents ?
Pour ne plus être dérangé la nuit, on peut dire à son enfant, de manière ferme et posée : " Si tu te lèves encore, je ferme la porte. Si tu restes dans ton lit, je veux bien la laisser ouverte. "
Ainsi croit-il en contrôler l'ouverture depuis son lit.
Néanmoins, les parents ont besoin de leur intimité. Quand l'enfant grandit, d'autres compromis peuvent être mis en place :
" Cette nuit, nous laissons la porte entrouverte, mais dès demain, elle sera fermée. "
A lire
Le sommeil, le rêve et l'enfant Marie Thirion et Marie-Josèphe Challamel, Albin Michel.
Ne pleure plus bébé ! Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Jouvence.
Pourquoi bébé pleure ? Marcel Rufo et Christine Schilte, Hachette Pratique.