Mais pourquoi mon enfant n'est-il toujours pas propre ?

Publié par Théa Martel
le 20/10/2008
Maj le
3 minutes
Autre
Trois pas en avant, trois pas en arrière… l'apprentissage de la propreté se fait rarement sans accrocs. Mais que cachent ces petites régressions et comment les dépasser ?

Il refuse le pot

Il assure dans les escaliers, en descendant debout comme un grand ? Ses muscles sont donc prêts à retenir et pousser, pourtant il ne veut pas aller sur le pot. Comme l'expliquait la psychanalyste Francoise Dolto, pour devenir propre, outre la capacité physiologique, il faut une certaine maturité psychologique. L'enfant doit en comprendre l'intérêt et en exprimer le désir. De plus, l'apprentissage doit se faire en douceur et par étapes.Agir : Apprivoiser le pot est important pour ne pas le rejeter. S'y asseoir habillé, pour s'amuser, pour avoir l'air d'un grand, puis pour essayer. Lorsque la température s'y prête, retirer complètement les couches permet à l'enfant de sentir l'écoulement et de comprendre l'intérêt du pot. Accompagner ses tentatives par des félicitations, et accepter ses accidents lui permettra d'appréhender la propreté avec sérénité.

Il a peur de faire caca

Certains enfants préfèrent remettre la couche pour faire caca dedans. Seules les selles leur posent problème. Il arrive que certains se constipent à force de se retenir. Cette appréhension s'explique, selon la psychologue Anne Bacus, par une mauvaise compréhension de ce qui se passe sur le plan physiologique. Une peur de l'inconnu qui nécessite un accompagnement adapté.Agir : La psychothérapeute conseille d'expliquer aux enfants ce qui se passe dans leur corps : " Ils doivent comprendre que les selles ne sont pas une partie d'eux-mêmes qui se décroche et qu'ils perdent. " Cette angoisse décrite par Freud finit par céder avec les mots et les attitudes rassurantes des parents.

Il souffre d'une régression

Une naissance, un décès, une séparation, un déménagement peuvent expliquer les régressions. L'enfant devra alors trouver de nouveaux repères, être rassuré, éprouver l'envie de grandir pour réinvestir cet apprentissage. La régression peut également être causée par un blocage. Dans notre société de la performance, l'erreur souvent commise, selon la pédopsychiatre Gisèle George, est " de demander à l'enfant de devenir propre trop tôt ou trop vite ". L'enfant risque de se bloquer.Agir : Inutile de presser un enfant. S'il se retrouve en situation d'échec, il n'aura qu'une envie : revenir en arrière. Parfois, une pause est nécessaire pour comprendre les vraies raisons de la régression, pour trouver le bon rythme et à nouveau laisser émerger le désir de devenir propre, progressivement, d'abord le jour puis la nuit.

Débloquer la situation

Identifier un forcing : L'enfant ressent trop de pressions autour de la propreté. Énervement, précipitation, demande précoce… Il n'arrive pas à aborder cette acquisition avec sérénité et avec la conviction d'y parvenir. Ayant peur de l'échec, il évite le pot et s'oppose.Apaiser un blocage : Optez pour un climat apaisant : pendant qu'il est sur le pot, lisez-lui une histoire, mettez-lui un fond de musique, ayez une parole tranquillisante et réagissez avec calme.Déverrouiller un blocage : Valorisez aussi bien ses tentatives que ses petites réussites. S'il doute de ses capacités, il n'y arrivera pas. Offrez-lui une friandise à chaque progression et quand il devient propre au lit.A Lire Pour lui :La propreté selon Gudule, Fanny Joly et Roser Capdevila, Hachette Jeunesse, 6 euros Pipi Caca Popot ! Magdalena et Laurent Richard, Les P'tits Albums, 4,95 eurosPour vous :L'hygiène naturelle de l'enfant, Sandrine Monrocher-Zaffarano, Jouvence, 4,90 euros Les pipis font de la résistance, Stéphane Clerget et Carine, Mayo, Albin Michel, 8 euros

Sources

Psychoenfants, octobre 2008.

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