Maigrir : rappel sur le danger des produits amaigrissants

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 3/05/2006
Maj le
3 minutes
Autre
La Direction générale de la Santé a lancé une alerte concernant des gélules pour maigrir à base d'extraits thyroïdiens. A ce jour, quatorze personnes ont été hospitalisées et une est décédée, toutes ayant pris cette préparation délivrée par une pharmacie parisienne du 17e arrondissement. Le ministre de la Santé a demandé l'interdiction sans délai de ce produit. Cette affaire souligne la dangerosité des produits pour maigrir en général.

Médicaments pour maigrir à base d'extraits thyroïdiens

L'alerte a été donnée dès le 19 avril à la suite de l'hospitalisation de six personnes souffrant d'intoxication thyroïdienne (palpitations, fièvre, vomissement…). Toutes avaient en commun la prise d'un médicament pour maigrir à base d'extraits thyroïdiens, prescrit par le même médecin et préparé par la même pharmacie. Une enquête a immédiatement été entreprise ainsi que la recherche des autres personnes traitées par cette préparation pour maigrir. Parallèlement, le ministre de la Santé a demandé que ce type de préparation soit interdit sans délai. Depuis, 126 personnes ont été identifiées : 14 sont hospitalisées, dont cinq dans un état sévère, et un décès a été enregistré. Selon les informations recueillies, « certaines de ces personnes prenaient d'autres préparations magistrales en gélules, délivrées par cette même pharmacie et qui, associées aux gélules d'extraits thyroïdiens, sont susceptibles d'en potentialiser les effets ».Dans tous les cas, toutes les personnes traitées par ces gélules doivent arrêter de les prendre et consulter sans délai leur médecin. Les symptômes suivants doivent alerter et amener à consulter en urgence un médecin ou à contacter le Samu en signalant la prise de ces gélules : palpitations, fièvre, vomissement et diarrhées. Quant à l'analyse des gélules pour maigrir et des échantillons de matières premières, elle révèle la présence, en plus d'extraits de glande thyroïde de porc, d'une quantité importante de substance d'origine thyroïdienne étrangère à la préparation prescrite. Il semblerait que l'empoisonnement soit lié à une erreur de préparation.

À savoir

  • Les préparations pour maigrir en question se présentent sous la forme de gélules blanches et bleues de poudre d'extraits thyroïdiens en flacon plastique cristal, avec un bouchon blanc, étiqueté avec le nom et l'adresse de la pharmacie.
  • Le ministère de la Santé précise que les personnes traitées pour des troubles thyroïdiens par des médicaments à base de lévothyroxine sodique (Lévothyrox®, Euthyral®, L-Thyroxine® Roche), ne sont pas concernées par ce risque.
  • Pour tous renseignements, un numéro d'appel a été mis en place : 01 44 84 23 61, ainsi qu'un numéro de signalement : 0820 03 33 33.

Danger et inutilité des médicaments pour maigrir

Même si le problème semble être très localisé, impliquant un seul médecin prescripteur et une seule pharmacie, il souligne bien le danger des préparations pour maigrir en général.Ces dernières années ont été ponctuées par le retrait du marché de médicaments de phytothérapie utilisés en complément de régimes amaigrissants, en raison d'un risque d'atteinte hépatique (Exolise®, Pilosuryl®, Urosiphon®). Rappelons également l'affaire de l'Isoméride®, à la suite de laquelle les médicaments coupe-faim ou anorexigènes (Isomérides®, Pondéral®, Dinintel®, Fenproporex®, Incital® et Moderatant®) ont été retirés du marché en raison d'un risque d'atteinte pulmonaire… Nombre de femmes sont mortes d'hypertension pulmonaire, des procès sont d'ailleurs en cours.Tout amaigrissement rapide, quelle que soit la méthode employée, est aussi dangereux pour la santé. La seule façon de maigrir se planifie sur le long terme et associe un changement des habitudes alimentaires à la pratique d'une activité physique régulière.Cette affaire des gélules minceur à la thyroïde a amené la Direction générale de la Santé à demander la réalisation d'enquête approfondie sur l'ensemble des solutions amaigrissantes.

Sources

Communiqué de presse de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), 20 avril 2006.

Partager :