L’urticaire, ce n’est pas une allergie

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 25/09/2015
Maj le
4 minutes
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Cette maladie extrêmement fréquente est considérée à tort comme une allergie par 80% des personnes atteintes, ce qui les désoriente et mène à une errance diagnostique. Les patients souffrant d’une urticaire chronique consultent jusqu’à quatre professionnels de santé avant de bénéficier d’un traitement adapté. Or les plaques rouges, les boutons et les démangeaisons intenses ont un impact désastreux sur la qualité de vie, avec d’importantes répercussions dans la vie personnelle et sociale.

L’urticaire est une maladie fréquente qui touche souvent les jeunes et les femmes

C’est l’affection la plus fréquente puisqu’elle touche 15 à 20% de la population. Cela signifie que près d’une personne sur cinq fera au moins une poussée d’urticaire dans sa vie. Les personnes les plus souvent affectées par l’urticaire chronique sont plutôt jeunes, entre 20 et 40 ans, et généralement des femmes. Le nombre de sujets touchés ne cesse d’augmenter, comme en témoigne la quantité croissante de consultations en dermatologie motivées pour une urticaire chronique. Pourtant, cette affection est encore trop souvent considérée comme une allergie avec pour corolaire des retards de diagnostic et des années à subir, sans prise en charge. Pis, cette maladie est plus fréquente chez les personnes atteintes de maladies allergiques, comme la rhinite, l’asthme, la dermatite atopique…

C’est ainsi que 80% des patients consultent jusqu’à 2 à 4 professionnels de santé (des généralistes, des allergologues, des dermatologues) avant d’arriver à un vrai diagnostic.

Les Solutions naturelles

La solution phytothérapie

Le Souci des jardins ou calendula de son nom latin, est une plante réputée pour ses vertus cicatrisantes et apaisantes pour la peau. Elle aide la peau à se régénérer et calme les démangeaisons liées aux piqûres d’insecte et à l’urticaire.

Urticaire chronique ou aigu ?

L’urticaire se manifeste par des éruptions cutanées menant à des plaques rouges et à des boutons, le plus souvent situés sur les bras et les jambes, et à l’origine d’intenses démangeaisons. Des œdèmes se caractérisant par un gonflement de la peau et des muqueuses sont aussi très fréquents sur le visage (paupières, lèvres, langue…), les mains, les pieds et les organes génitaux externes.

Aigu ou chronique : plus ou moins 6 semaines

L’urticaire est dite aiguë quand les symptômes durent moins de 6 semaines et chronique lorsqu’ils évoluent sur plus de 6 semaines.

Les causes de l’urticaire ne sont identifiées que dans 20 à 30% des cas, mais on sait qu’il existe de nombreux facteurs déclenchants, comme la consommation de certains aliments, de médicaments, l'exposition au chaud ou au froid, à certains produits chimiques, à des virus, les piqûres d'insectes, etc.

Les pressions peuvent aussi déclencher une urticaire, mais à retardement, c’est-à-dire avec un délai de quelques heures : au niveau des épaules après avoir porté un sac à dos, des mains après avoir utilisé un outil, des pieds après une longue marche… « Il suffit que je m’appuie sur un dossier de chaise, que je porte un vêtement un peu serré ou que je tienne un stylo pour que des plaques apparaissent en fin de journée sur mon torse, mes jambes et un peu partout sur le corps. Elles me démangent tellement que je ne peux plus dormir, ni m’habiller, ni me chausser à cause des œdèmes », décrit Sophie, une femme de 49 ans atteinte depuis 3 ans de ce type d’urticaire retardée à la pression.

Les conséquences au quotidien : l’urticaire est une maladie invalidante

L’urticaire n’est pas une maladie banale. Les plaques rouges, les boutons, les démangeaisons intenses et les œdèmes ont un impact considérable sur la qualité de vie : 73% des patients évitent les sorties ou les événements sociaux, 73% ont une vie sexuelle altérée, 74% voient leur performance au travail se détériorer, entre 49 et 71% éprouvent des difficultés dans l’entretien de leur maison, 70% pour choisir leurs vêtements, 38% souffrent de troubles du sommeil et 63 % se plaignent d’anxiété (en cas d’urticaire chronique, l’apparition et la durée des crises sont imprévisibles, ce qui constitue un facteur très angoissant pour la majorité des patients).

Le Dr Christine Sauvage, chef de service d’allergologie à l’hôpital St Vincent de Paul (Lille) confirme que l’urticaire est « une pathologie est extrêmement invalidante », en raison de ses impacts physiques, psychologiques et sociaux. Mais « heureusement des progrès ont été accomplis ces dernières années à travers la création de nouvelles consultations adaptées, l’adaptation de nouvelles thérapeutiques et le développement de l’éducation thérapeutique ». En effet, si « la majorité des urticaires chroniques spontanées sont sensibles aux antihistaminiques (anti-H1) précise lePr Annick Barbaud du Département de Dermatologie et d'Allergologie au sein des Hôpitaux Brabois (Vandœuvre-lès-Nancy) et présidente du GERDA (Groupe d'études et de recherche en dermato-allergologie), il est primordial d’informer pour que les patients ne restent pas isolés et désemparés, mais puissent en bénéficier".

Quelques conseils pour soulager une poussée d’urticaire

Outre les traitements médicamenteux prescrits par le dermatologue après avoir établi le diagnostic, quelques gestes peuvent en complément contribuer à atténuer les démangeaisons :

  • Appliquer un sac de glace ou une compresse imbibée d’eau froide.
  • Éviter les frottements avec la peau.
  • Portez des vêtements amples en coton.
  • Utiliser des plantes aux propriétés calmantes et cicatrisantes (camomille, cassis, calendula…), en gélules, en infusion ou encore en application via des crèmes à base de ces plantes. Demandez conseil à votre médecin et à votre pharmacien.

Pour en savoir plus

Journée mondiale de l’urticaire (1er octobre 2015) : www.journee-urticaire.fr.

Sources

Journée mondiale de l’urticaire, Asthme & Allergies, 4 août 2015.

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