Lombalgie aiguë : debout !

Publié par Claudine De Kock
le 21/04/2004
Maj le
3 minutes
une femme a mal le matin après s'être réveillée
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Une étude française indique que le repos au lit, habituellement prescrit en cas de lombalgie aiguë, a un effet néfaste sur l'évolution de la pathologie lombaire. Il entraîne, en effet, un risque de chronicité.

Un douloureux tour de reins

La lombalgie, douleurlocalisée dans le bas du dos au niveau des 5 vertèbres lombaires, a une prévalence élevée qui en fait un véritable problème de santé publique dans les pays industrialisés.

La lombalgie aiguë, aussi appelée lumbago, ou plus familièrement tour de reins, est un blocage lombaire douloureux par entorse discale.

Le début est brutal, lors d'un effort, traumatisme ou faux mouvement, parfois avec perception d'un craquement.

La douleurest d'importance variable, mais souvent très pénible. Jusqu'ici, les médecins prescrivaient le repos au lit pendant quelques jours avant de reprendre progressivement une activité normale. Une pratique qu'une enquête française menée en médecine générale a contredit il y a quelques années déjà...

Une enquête menée en médecine générale

Le lumbago constitue un motif très fréquent de consultation en médecine générale. C'est pourquoi les chercheurs français ont mené leur enquête auprès de 2.000 médecins généralistes afin de recueillir les données concernant la prescription du repos au lit. Chaque généraliste devait inclure à la date de l'enquête les trois premiers patients souffrant, depuis moins de trois jours, d'une lombalgie aiguë sans irradiation de la douleurdans la jambe (ou avec une irradiation ne dépassant pas le genou), sans signe neurologique associé ni signe spécifique évoquant une tumeur ou une infection. Ces malades devaient consulter pour la première fois pour ce problème. Au total, 5.355 patients âgés de 18 à 55 ans (âge moyen 40 ans) ont été inclus. Plus de la moitié d'entre eux avaient, en réalité, déjà subi un ou plusieurs épisodes de douleurs lombaires.

L'activité professionnelle : un facteur de risque de la lombalgie

L'activité professionnelle comportait dans de nombreux cas des facteurs de risque présumés, tels qu'une malposition du tronc (42%), des activités de manutention (32%), des efforts musculaires importants (18%). Un patient sur deux cependant ne formulait aucune plainte à propos de sa situation professionnelle. Parmi les circonstances de survenue de la lombalgie, les généralistes ont noté une activité domestique (39%), un accident du travail (22%) et la pratique d'un sport (16%). Le mécanisme de déclenchement de la lombalgie était constitué par un mouvement sans effort important (32%), le port d'une charge (32%), un effort soutenu comme pousser ou tirer (20%) et une chute ou un traumatisme (8%).

Risque de chronicité de la lombalgie

Le repos au lit a été recommandé à 28% des patients pour une durée moyenne de 4,4 jours. Parmi ces derniers, les médecins ont constaté par la suite un pourcentage significativement plus élevé de lombalgiques chroniques, comparé au groupe sans repos au lit (32% contre 26%), ainsi qu'un recours plus important aux médicaments.

Par ailleurs, l'évolution de la lombalgie s'est révélée significativement plus favorable dans le groupe sans repos.

Conclusion : en cas de lombalgie aiguë non compliquée, il est important de pouvoir se mouvoir rapidement. C'est tout l'intérêt d'un bon traitement antalgique/anti-inflammatoire qui facilite la reprise des mouvements.

Sources

Rozenberg S., Allaert F.-A., Savarieau B., Perahia M., Valat J.-P. , Attitude thérapeutique et place du maintien d'activité dans la lombalgie aiguë en pratique de médecine générale, Revue du rhumatisme, 2004, volume 71, numéro 1, page 65.

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